Photo : S.. Zoheir Par Youcef Salami Le groupe Sonatrach se lance dans le ciment; il prévoit de monter en partenariat une cimenterie dans la commune d'El Kalaa, localité distante de 35 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Relizane. C'est, selon une dépêche de l'APS, un projet livrable dans moins de deux ans. L'usine en perspective est dotée d'une capacité de production préliminaire d'un million de tonnes par an de ciment gris. Elle génèrera entre 250 et 300 postes d'emplois directs. Un avis d'appel d'offres international a été lancé en vue de sélectionner l'entreprise à laquelle seront confiés les travaux de réalisation. Quatre offres techniques ont été faites par des sociétés spécialisées de France, de Chine, d'Arabie saoudite et de Suisse. La direction de l'industrie et des mines de la wilaya de Relizane, citée par l'APS, a souligné qu'un délai de six mois sera donné à l'entité chargée de l'étude technique du projet, avant la création d'une société mixte de production et de commercialisation du ciment dans laquelle la société Sonatrach détiendra 51% des actions, le reste revenant au partenaire étranger. La compagnie nationale des hydrocarbures s'attelle actuellement à la finalisation des procédures administratives et juridiques au niveau du ministère de l'Industrie et des Mines afin d'obtenir le support minier nécessaire à l'exploitation de la chaux et du grès indispensables pour la réalisation du ciment et qui sont disponibles au niveau des localités d'El Kalaa et de Aïn Rahma dans la commune de Yellel. Ces deux régions recèlent des gisements de chaux et de grès dans les monts de «Berbar» et de «Sidi Bouzid», alors que la localité de Aïn Rahma dispose d'autres gisements à Sidi Hamdani et Aïn Brahim. Les réserves des quatre sites ont été estimées par la direction de l'industrie et des mines à plus d'un million de mètres cubes chacun. Le secteur du ciment s'est métamorphosé ces dernières années, à la faveur de la restructuration de l'économie nationale. Le privé s'y est frayé une bonne place. Les cimenteries publiques ont été, elles, mises à mal dans le sillage des réformes du secteur. Les entreprises publiques versées dans l'industrie du ciment en importaient. Elles le faisaient à travers la filiale Cimmed, joint-venture créée par des opérateurs algériens et turcs. Il y a quelques années, la production de ciment dans le secteur public, subventionnée du reste, revenait cher. Dans le temps, les dix cimenteries publiques produisaient réellement 4,5 millions de tonnes annuellement, alors que la norme était de huit millions de tonnes. Les unités d'ensachage réparties à travers le territoire national fonctionnaient mal également. La donne a cependant changé aujourd'hui. La privatisation, si timide soit-elle, semble remettre de l'ordre dans le secteur. La Société des ciments de la Mitidja du groupe ERCC, relevant de la SGP Gica a déjà ouvert son capital, une opération approuvée par le CPE. L'entrée dans le capital des cimenteries reste toutefois limitée. C'est un choix justifié par le fait que l'Etat est intéressé aujourd'hui par l'augmentation des capacités de production d'entreprises opérant dans ce secteur et non par une logique financière.