C'est à partir de l'est du pays que M. Mohamed Saïd, candidat au scrutin présidentiel du 9 avril prochain, a plaidé pour la mise en œuvre d'une politique visant à encourager le retour des compétences nationales vivant à l'étranger. Intervenant au cours d'un meeting rapporté par l'agence de presse algérienne APS, M. Mohamed Saïd a indiqué que son programme accordait «une grande importance» aux émigrés et au retour des «cadres et cerveaux», auxquels il convient de «garantir toutes les conditions d'une vie digne». Encourager le retour des cadres algériens dans leur pays équivaut à «investir dans la recherche scientifique et édifier, d'une manière indirecte, une économie forte à même de consacrer l'indépendance économique», a-t-il souligné. La politique d'encouragement au retour des émigrés s'appuie, «dans une deuxième étape», sur l'encouragement au retour des hommes d'affaires algériens, notamment ceux résidant en Europe, dont «100 000 chefs d'entreprises d'origine algérienne possédant un capital estimé à pas moins de 43 milliards d'euros». Les investissements que pourraient réaliser ces derniers en Algérie «seraient plus avantageux pour notre pays» que ceux réalisés par des étrangers, selon M. Mohamed Saïd, qui précise que «l'Algérien demeure fidèle à son pays et saura le servir mieux que n'importe quel opérateur étranger». Le candidat ne manquera pas de proposer de «ne pas abandonner ceux qui ont choisi de rester à l'étranger et de penser au meilleur moyen de les associer au développement du pays». Dans ce contexte, M. Mohamed Saïd a rappelé que «personne ne quitte son pays de gaïeté de cœur». Affirmant que «les conditions sociales et la mondialisation ont changé la nature des besoins de la communauté». Il insistera à dire qu'il est primordial de «changer notre vision à leur égard et les traiter avec réalisme». Il saisira l'occasion du début du scrutin pour la communauté algérienne à l'étranger et d'expliquer qu'il ne s'était pas déplacé vers eux «par manque de moyens». Evoquant la région de Kabylie, le candidat Mohamed Saïd a précisé que «celle-ci a très peu bénéficié de projets de développement». Il a, à cet effet, fustigé «le discours politique qui a confiné les besoins et les préoccupations de la Kabylie dans la revendication amazighe qui est une revendication nationale». «L'absence de justice sociale empêche d'assurer la sécurité sociale», a-t-il relevé, soutenant «l'importance d'œuvrer à la préservation de l'équilibre de la société». Le scrutin présidentiel du 9 avril est «l'occasion de rendre des comptes» et «d'éloigner les mauvais dirigeants», a encore affirmé le candidat, qui rappelle «les défaillances du pouvoir en place, notamment la marginalisation des potentialités de la jeunesse». Il a exhorté à ce propos «les mauvais dirigeants à céder la place à d'autres plus compétents pour une meilleure gestion du pays». M. Mohamed Saïd a relancé un message d'espoir, affirmant qu'il est possible de sortir l'Algérie de la situation actuelle grâce aux «hommes loyaux porteurs d'une vision politique et économique claire». M. Mohamed Saïd a salué à Béjaïa «les victimes des événements de Kabylie survenus en avril 2001», rappelant que cette région «a toujours été, comme en témoigne l'iistoire, à l'avant-garde de la défense des valeurs de liberté, de justice et de démocratie».