J'appelle à partir de Mascara à un changement pacifique afin d'éviter une explosion sociale, surtout que des parties extrémistes veulent profiter de la décomposition sociale et politique de la société pour faire un retour aux années de la destruction et de la douleur. » Mascara et Bel Abbès : De nos correspondants C'est en ces termes que s'est adressé, hier, le candidat à la présidentielle, Mohamed Saïd, à ses partisans lors d'un travail de proximité à Mascara. En effet, le président du Parti pour la liberté et la justice (PLJ), non encore agréé, a insisté au cours de son discours de 12 minutes sur la nécessité d'ouvrir les champs politique, médiatique et syndical. Des droits, dit-il, qu'« il faut reconnaître afin d'éviter le pire ». Cela tout en mettant en garde contre la fermeture des canaux d'expression, puisque « le refoulement sur soi-même provoque l'explosion ». Tout en appelant ses partisans à aller voter pour assurer le changement, Mohamed Saïd a déclaré que « le pays a deux alternatives : soit le changement par les urnes, soit nous allons revenir 15 ans en arrière ». Pour le candidat à la présidentielle du 9 avril, « le parcours pour le changement est long, mais le résultat est assuré ». Mohamed Saïd s'est engagé par ailleurs, mardi à Tlemcen, à donner leur chance aux compétences nationales pour accéder aux postes de responsabilité. Lors d'un meeting animé au centre culturel Abdelkader Alloula, du chef-lieu de la wilaya, Mohamed Saïd a promis aux jeunes Algériens « compétents » de leur accorder cette opportunité, « indépendamment de leur statut social ». « L'argent s'est introduit dans l'action politique souillant cette dernière, altérant sa portée et ouvrant la voie aux hommes d'affaires qui ne sont pas nécessairement habilités à l'exercer », a-t-il déploré. Il a également regretté « l'absence de moralité dans les mœurs politiques et la corruption » qui, a-t-il dit, « a pris des proportions alarmantes tant elle a gangrené tous les rouages de l'Etat ». Le candidat s'est engagé à nouveau à œuvrer pour « le changement des mœurs politiques et pour l'ancrage des règles de l'action politique intègre et des fondements d'une politique d'édification du pays et de résolution des problèmes du peuple ». Le changement « doit ouvrir la voie à l'émergence des énergies nouvelles », à travers « l'implication des jeunes cadres dans l'action politique », mais aussi « dans la refondation des fondements de l'Etat », a-t-il encore ajouté. D'autre part, Mohamed Saïd a proposé de substituer au régime présidentiel actuel, « qui a montré ses limites » un régime parlementaire, la formation d'un gouvernement de la majorité parlementaire, la réduction des prérogatives du président de la République. « Le peuple algérien a besoin en cette période de responsables élus et non pas de responsables qui s'élisent eux-mêmes », estime le candidat. « Juguler la corruption, améliorer la situation dans tous les domaines en accordant leurs chances à tous dans un esprit d'équité, appliquer le principe de l'impartialité de la justice et permettre à tous les Algériens d'avoir accès aux richesses du pays », tel est le changement aux yeux de Mohamed Saïd. Ce dernier, s'en est pris violemment hier au coordinateur de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (Cpnsep), l'accusant d'« incitation à la violence », lors d'un meeting électoral animé hier après-midi à la salle Adda Boudjellal de Bel Abbès. Le postulant à la magistrature suprême a estimé que les déclarations du coordinateur de la Cpnsep, dont il n'a point cité le nom tout au long de son intervention, « ouvrent la voie à tous les dépassements et consacrent la loi de la jungle ». L'orateur a indiqué que les nombreux recours déposés au niveau de la commission « n'ont pas été pris en considération, particulièrement ceux relatifs à l'affichage sauvage mené par les partisans de l'un des candidats à la présidentielle ». A. S., M. A.