Ces derniers jours, le candidat Mohamed Saïd a changé sa méthode de discourir en usant, le cas échéant, de violence verbale. Les dernières grèves qui secouent les secteurs de l'éducation et de la santé n'ont pas laissé indifférent le candidat indépendant à l'élection présidentielle, Mohamed Saïd. Lors d'un meeting populaire qu'il a animé, jeudi, au niveau de la Maison de la culture Ibn-Rochd dans la wilaya de Djelfa, il a axé la majeure partie de son intervention sur ces thèmes. Devant une assistance nombreuse, Mohamed Saïd a qualifié ces grèves cycliques de trop, en dénonçant la sourde oreille des autorités devant les sollicitations de dialogue des grévistes. «Pourquoi les autorités refusent d'ouvrir le dialogue avec les grévistes malgré qu'ils ont des représentants?», s'est-il demandé. Après une critique acerbe de cette situation, Mohamed Saïd a appelé le pouvoir à ouvrir un dialogue sérieux et responsable avec les véritables représentants des travailleurs que ce soit dans le secteur de la santé ou de l'éducation pour mettre fin à ces mouvements de protestation qui paralysent régulièrement les deux secteurs. Il a appelé en outre les syndicats nationaux à s'interdire la pratique politique et de s'occuper de leur mission qui consiste en la défense des droits des travailleurs. Cela avant de dénoncer, sans la citer, la Centrale syndicale qui dépasse, selon lui, toutes ses prérogatives en se consacrant à la politique au détriment de sa noble mission syndicale. Pour régler une fois pour toutes les anomalies qui caractérisent ces secteurs d'activité, l'orateur s'est engagé à améliorer la situation et le niveau des infrastructures sanitaires et à observer une révolution dans le secteur de l'éducation (programme, encadrement pédagogique, idées...). Sur un autre plan, le candidat au prochain scrutin a dénoncé le parti pris de l'administration qui n'a pas gardé, selon lui, son impartialité. Il en a voulu pour exemple les multiples affichages anarchiques dans les places publiques. Evoquant la Réconciliation nationale, l'animateur du meeting a regretté que cette dernière ait été endossée à une seule personne alors que son processus a démarré en 1992. Abordant le sujet des compétences algériennes établies à l'étranger, Mohamed Saïd a promis, au cas où il serait élu président, de les chercher cas par cas, pour peu qu'elles se mettent à la construction d'un Etat fort et juste. Il n'exclut d'ailleurs pas de les nommer parmi ses conseillers pour réussir le changement voulu. Sur un autre plan, l'ex-cadre du ministère des Affaires étrangères a exclu toute idée d'ouverture des frontières avec le Maroc. «La demande du Royaume d'ouvrir les frontières répond à des considérations bassement politiques et nous la refusons si il ne donne pas des gages et ne montre pas une volonté sans faille de coopérer avec nous (...) dans le cadre d'une coalition régionale», a-t-il souligné. Cette exigence a été réaffirmée par le candidat hier à l'occasion d'un meeting tenu à Ghardaïa. A souligner que la matinée de jeudi, le candidat Mohamed Saïd a été accueilli chaleureusement par ses sympathisants dans la wilaya de Djelfa. C'est sous les youyous des femmes et les cris «Justice et Liberté» (en référence à son parti non agréé Parti justice et liberté «PJL») que ce candidat a été reçu au siège de sa permanence. Prenant la parole, M.Mohamed Saïd a d'emblée mis en exergue la fragilité de la démocratie et de la liberté d'expression en Algérie. Cela avant d'appeler ses sympathisants à faire plus d'efforts pour aborder les prochaines étapes et notamment celle de 9 avril. Dans la daïra de Messâad, c'est un bain de foule, avec les tirs de baroud qui a accueilli le candidat présidentiable. Intervenant devant cette foule, M.Mohamed Saïd a affirmé qu'il porte un projet de société qui vise un changement pour des lendemains meilleurs. «Si vous voulez la continuité de la situation actuelle, votez pour la continuité et si vous voulez le changement votez pour celui que vous jugez capable d'apporter le meilleur changement», leur a-t-il dit.