Les femmes sont de plus en plus nombreuses à exercer une activité en dehors de leur foyer. Elles sont aussi de plus en plus nombreuses, pour celles qui sont mères, à avoir besoin de se libérer pour leur emploi. De laisser leurs petits sous bonne garde avant de rejoindre leur lieu de travail. C'est le «challenge» des femmes, trouver une âme généreuse pour leurs enfants non scolarisés, moyennant paiement bien évidemment. La demande étant en constante augmentation, crèches et garderies prolifèrent. Un créneau porteur qui attire, souvent en raison de sa rentabilité, rarement par vocation. Et pour cause. L'état des lieux laisse souvent penser que l'aspect mercantile est pris plus au sérieux que le bien-être des pensionnaires. L'aspect éducatif est rarement pris en charge, pour ne pas dire carrément ignoré. La qualité des prestations n'est pas non plus privilégiée. La nourriture servie aux petits ainsi que leur prise en charge sur le plan de l'hygiène sont souvent décriées par les parents. Sans toutefois trouver l'alternative, faute d'une églementation et d'un cadre organisationnel en mesure de gérer ces structures censées être éducatives. Des structures où doivent être enseignés les premiers rudiments du parcours scolaire, où l'apprentissage doit prendre sa signification. Il s'avère un peu partout que les parents y déposent, à leur corps défendant, leur progéniture pour y être ignorée, livrée à elle-même, et parfois maltraitée. A qui s'en plaindre, en l'absence d'une autorité qui chapeauterait ce genre de commerce ? Le terrain est selon toute vraisemblance livré aux seuls «investisseurs» dans ce créneau, sans aucun contrôle. En s'abstenant d'ériger des garderies et d'établir une loi pour la gestion privée ou étatique de ces espaces, les pouvoirs publics cèdent devant des opportunistes intéressés uniquement par le gain. Les prix qui y sont pratiqués constituent une autre difficulté pour les parents dont certains préfèrent s'en remettre à des femmes au foyer qui s'improvisent en nourrices. Des enfants en bas âge et des bébés sont confiés généralement à des voisines. Certaines n'hésitent pas à les laisser, à leur tour, à leurs proches en cas de sortie. R. M.