Photo : Riad Par Mekioussa Chekir Près de 20 millions d'électeurs algériens inscrits sur les listes électorales sont appelés aujourd'hui aux urnes pour élire le prochain président de la République pour un mandat de cinq ans. 47 150 bureaux de vote, dont 46 577 fixes, 330 au niveau des postes diplomatiques et consulaires et 243 bureaux itinérants répartis sur dix wilayas du Sud et trois des Hauts Plateaux, seront réquisitionnés pour l'événement. Six candidats sont en lice pour ces joutes électorales, Abdelaziz Bouteflika (candidat indépendant), Moussa Touati (FNA), Louisa Hanoune (PT), Ali Rebaïne Fawzi (Ahd 54), Mohamed Saïd (PLJ) et Mohamed Djahid Younsi (El Islah). Ces derniers ont mené une campagne électorale ininterrompue qui s'est étalée du 19 mars au 6 avril, soit 19 jours. «Plus de 2 300 activités ont été menées par les candidats ou leurs représentants durant la campagne électorale et qui ont vu la participation de plus de deux millions de citoyens à travers le territoire national», a indiqué hier Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors d'une intervention à la Chaîne III de la radio nationale. Il avait estimé auparavant que le nombre important de citoyens ayant pris part aux meetings des six candidats dénote un «intérêt particulier» des Algériens pour ces joutes électorales. Pour la surveillance du déroulement de l'élection d'aujourd'hui, une Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEP), présidée par M. Mohamed Teguia, a été installée quelques jours avant l'entame de la campagne électorale. Durant celle-ci, les candidats Younsi, Rebaïne et Mohamed Saïd avaient particulièrement dénoncé l'iniquité s'agissant de l'accès des candidats au média lourd qu'est la télévision, en raison du parti pris jugé «flagrant et criant» qui a favorisé le président sortant. De même qu'ils ont dénoncé l'utilisation «abusive», par ce dernier et son staff, des moyens et deniers publics. Ayant dénoncé ces irrégularités, ils estiment que la CPNSEP dernière n'a pas fait le nécessaire dans la mesure où elle n'a pas donné suite à leurs doléances. Le scrutin d'aujourd'hui, soulignons-le, se déroulera en présence de 200 observateurs internationaux, dont 85 représentant de la Ligue arabe, 100 de l'Union africaine (UA), 6 de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et, enfin, 3 observateurs onusiens. Près de mille journalistes, nationaux et étrangers, ont été accrédités pour assurer la couverture du scrutin, selon la précision du secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la communication, M. Azzedine Mihoubi. Zerhouni a indiqué, en outre, que toutes les mesures garantissant un scrutin «transparent» ont été prises, estimant que la campagne s'est déroulée dans de «bonnes» conditions et un climat marqué par une «liberté» d'expression pour l'ensemble des candidats. Pour les 941 455 électeurs inscrits auprès de l'émigration, l'opération de vote a débuté le samedi 4 avril. Il reste à savoir ce que réserveront les urnes s'agissant du taux de participation, seul et véritable enjeu de ce rendez-vous électoral.