Photo : Sahel Synthèse de Salah Benreguia Leader d'un parti d'extrême gauche, Louisa Hanoune est une figure politique connue depuis plus de quinze ans déjà. La «dame de fer», comme la surnomme certains, est la première femme arabe à diriger une formation politique. Mieux, Mme Hanoune, est également la première et unique femme dans l'histoire de l'Algérie et du monde arabe à se présenter aux élections présidentielles. Porte-parole d'un parti trotskiste, Louisa Hanoune est connue pour être une battante qui ne mâche pas ses mots. Née le 7 avril 1954, à Chekfa dans la wilaya de Jijel, cette dernière est la première femme dans sa famille à entrer à l'école. Après avoir obtenu le baccalauréat, elle avait opté pour les études de droit à l'université d'Annaba. C'est ensuite dans «l'effervescence socialiste» de l'Algérie nouvellement indépendante que Louisa Hanoune forge sa conscience politique. Sous la dictature du parti unique, Louisa Hanoune, à l'instar de certaines camarades de gauche, a longuement milité dans des groupes féministes qui manifestent contre le code de la famille, adopté, pour rappel, par l'APN en 1984. Membre actif d'un parti clandestin d'extrême gauche, soit l'Organisation socialiste des travailleurs (OST), elle est arrêtée deux ans plus tard en 1986 et passe six mois en prison. Après l'adoption dans notre pays du système pluraliste en 1989, Hanoune n'a pas trop attendu pour sortir de la clandestinité. En effet, elle fait partie des fondateurs du Parti des travailleurs, dont elle a toujours été le porte-parole. Son expérience en fait une femme politique accomplie, dont la réputation a dépassé, au fil des années de militantisme, les frontières de notre pays. En 2004, elle entre dans l'histoire politique dans notre pays en se présentant pour la première fois à l'élection présidentielle. Elle obtient 1% des votes (101 630 voix). Il est utile de signaler que la porte-parole du PT a fini par représenter une sorte d'archétype de la «femme-homme» qu'on admire souvent pour son courage.