Maintenant que le choix du peuple est fait, le travail qui attend l'élu est de taille. Après les kyrielles de promesses et les multiples propositions et contre-propositions, le citoyen, à juste titre, espère voir son quotidien amélioré. Sécurité, logement, relance économique et amélioration du pouvoir d'achat sont les principaux thèmes qui suscitent l'intérêt des Algériens. L'autre priorité, urgente et capitale, a trait à tout ce qui concerne le monde du travail. Créer des postes d'emploi, sécuriser ceux déjà créés, valoriser les efforts accomplis, faire correspondre les rémunérations des travailleurs avec la mercuriale, lutter contre le travail non déclaré, assouplir davantage les formalités pour la création de PME et remettre au goût du jour les petits métiers figurent parmi les principales revendications des citoyens. Il est vrai que, depuis 2000, le rythme de création d'emploi en Algérie est de l'ordre de 6,6% par an. Le taux de chômage, selon les chiffres officiels, a baissé de plusieurs unités atteignant 11,8% aux dernières données. Des chiffres, certes enthousiasmants, mais les jeunes qui représentent la grande majorité des demandeurs d'emploi attendent plus. Il faut savoir que chaque année il y a 300 000 nouveaux inscrits sur la liste des chômeurs, 70% des demandeurs d'emploi sont des primo-demandeurs et que le taux de permanisation dans les emplois créés ne dépasse pas les 12%. Une stratégie globale de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage 2009-2013, bénéficiant d'une enveloppe de 42,5 milliards de DA vise la création de 400 000 emplois par an. Devant ces politiques ambitieuses et ces chiffres très optimistes, le citoyen espère des mesures concrètes et rassurantes. Avoir accès à un poste de travail concret et stable pourvoyeur d'une valeur ajoutée, de telle sorte que l'employé se sente utile et son effort justifié. L'expérience du préemploi, (dont le concept n'a pas été bien assimilé dans ce sens qu'il constitue une première expérience professionnelle), a longtemps été décriée. Surveiller plus étroitement le déroulement des concours d'accès aux postes d'emploi dans les administrations publiques et lutter contre la corruption et le clientélisme dans le recrutement font également partie des attentes. Les jeunes, d'autre part, souhaitent l'annulation de ces facteurs qui constituent une entrave pour leur insertion dans le monde du travail, à savoir la carte militaire et l'expérience professionnelle. Par ailleurs, les différentes formules créées par l'Etat pour favoriser la création des petites entreprises attirent de plus en plus les citoyens. Cnanc, Ansej, Angem et d'autres encore représentent une bouée de sauvetage pour les personnes désirant s'engager dans cette voie. Mais les lenteurs administratives et la frilosité des banques pour assurer le financement ont fini par décourager nombre de volontaires. Pour cela, les citoyens souhaitent la simplification des formalités pour la création des PME et la garantie d'un suivi régulier pour éviter la disparition du projet. Concernant les rémunérations, les fluctuations des prix et l'instabilité du marché font que les prix des produits de large consommation connaissent régulièrement des augmentations importantes réduisant significativement le pouvoir d'achat. Pour pouvoir faire face à ces dépenses, l'impérative adaptation des salaires en fonction des prix des produits de première nécessité s'impose de fait. S A.