Les relations entre la présidence de la République et la chefferie du gouvernement sont excellentes. A moins d'une année après la réélection de Bouteflika à la tête de la République, l'opinion publique constate que le chef de l'Etat a mis en pratique les promesses électorales faites au peuple. Ainsi, les nouveaux code de la famille et de la nationalité qui réhabilitent, dans une large mesure, la femme algérienne dans ses droits de citoyenne, ont été votés par les deux chambres du Parlement et entreront en vigueur sous peu. Au plan socioéconomique, les mécanismes de lancement du plan quinquennal de soutien à la relance sont déjà en place et l'on s'achemine vers l'ouverture d'innombrables chantiers à même de permettre la réalisation des deux autres importantes promesses du président, à savoir le million de logements et les deux millions d'emplois. Au chapitre politique, il est entendu que l'instruction donnée à Ahmed Ouyahia par le chef de l'Etat de rouvrir le dialogue avec le mouvement citoyen a porté ses fruits au sens où le différend né entre les citoyens de Kabylie et les autorités centrales fait quasiment partie du passé. La démarche entreprise sur cette question a eu le mérite de rétablir la sérénité, non seulement dans la région, mais également au sein de la classe politique nationale, laquelle, dans l'ensemble, a adopté une position plutôt favorable au dialogue. La même réaction est à signaler pour ce qui concerne la proposition d'amnistie générale, positivement accueillie, sur le principe, en tout cas, tant par l'opinion nationale que par les partis politiques. Ainsi, à quelques jours du premier anniversaire du 8 avril, il y a lieu de constater une amélioration du climat général dans le pays, au niveau social et politique. Cette «embellie» sociopolitique tient d'une volonté du chef de l'Etat, relèvent de nombreux observateurs, de tenir les promesses électorales, avec en prime, une détermination à aboutir à des résultats concrets durant la seconde mandature. Aussi, les projets identifiés comme prioritaires par le président de la République, à savoir la reconstruction de Chlef, la délocalisation de Hassi Messaoud, la réalisation des métro et aérogare d'Alger, l'autoroute Est-Ouest, le dessalement d'eau de mer, la modernisation du rail, la construction des nouvelles villes de Sidi Abdallah et Bouinane, le développement de l'Internet et la réalisation de grands hôpitaux universitaires, constituent la colonne vertébrale du deuxième quinquennat de Bouteflika, au sens où leur mise en service donnera un coup de fouet à l'économie locale, mais prouvera à l'opinion nationale tout le sérieux de la démarche présidentielle, relèvent les observateurs. Un travail colossal qui a d'ailleurs déjà démarré sur le terrain, a affirmé récemment le chef du gouvernement dans sa dernière conférence de presse. Connu pour son pragmatisme, Ahmed Ouyahia donne néanmoins une nette impression d'enthousiasme à l'idée de voir le plan du président de la République arrivé à bon port. «Je n'aime pas utiliser les expressions pompeuses, mais j'affirme que l'Algérie traverse une phase historique», a-t-il déclaré en substance, en évoquant la conjoncture favorable au plan politique et économique pour sortir de la crise. Et c'est en chef de gouvernement maîtrisant ses dossiers et assumant les décisions impopulaires, prises dans le milieu des années 90, qu'Ouyahia met en pratique le programme présidentiel. Accrédité d'un préjugé positif pour ses succès dans la conduite des dossiers relatifs au dialogue avec les archs et la très fameuse loi sur les hydrocarbures, le chef de l'Exécutif est, dit-on, de bonnes sources, la personne la mieux placée pour manager l'équipe gouvernementale, chargée d'appliquer le programme de Bouteflika. Le retour du FLN et les «appétits» affichés du MSP par rapport à la composition du gouvernement à l'occasion du prochain remaniement ministériel, doivent compter avec le poids réel d'Ahmed Ouyahia sur l'échiquier politique, avancent nos sources qui signalent que les relations entre la présidence de la République et la chefferie du gouvernement sont excellentes à plus d'un titre. Le caractère constant des positions du RND sur de nombreuses questions qui ont fait l'actualité ces derniers mois, est un motif supplémentaire plaidant pour un rôle plus important de cette formation dans la mise en oeuvre du programme du chef de l'Etat.