Plusieurs chantiers ont été ouverts par le premier magistrat du pays, impliquant la refondation de l'Etat, la relance économique, le développement social et la paix civile. Qu'attendent les Algériens du président Abdelaziz Bouteflika, pour les cinq prochaines années ? Cette question s'impose d'elle-même dès lors que les résultats du scrutin du 9 avril dernier sont connus à présent ; des résultats qui seront certes confirmés, dans les prochains jours, par le Conseil constitutionnel, mais qui mettent déjà en exergue le classement exceptionnel du candidat Bouteflika par rapport à ses cinq concurrents. Ce dernier, tout le long de sa campagne électorale, a promis aux citoyens l'édification d'une “Algérie forte et sereine” pendant son troisième mandat présidentiel, en plaidant pour “la stabilité” du pays et “la continuité” de son programme. Lequel programme dont le bilan des deux quinquennats a été, cependant, critiqué par le concerné lui-même. Plusieurs chantiers ont été ouverts par le premier magistrat du pays, impliquant la refondation de l'Etat, la relance économique, le développement social et la paix civile. Dans ce cadre, un des principaux thèmes développés par M. Bouteflika a été la poursuite de sa politique de réconciliation nationale, mais avec cette fois une délimitation de ses contours : il est désormais demandé aux terroristes islamistes, même ceux qui ont déjà déposé les armes, de “demander pardon au peuple” avant de vouloir intégrer le processus politique. Cette question renvoie en fait à un problème de fond, celui du projet de société qui exige une actualisation, sinon carrément sa refondation pour un “vivre ensemble” meilleur. Soutenu, avant et pendant la campagne électorale, par la Centrale syndicale UGTA, l'organisation des commerçants et des artisans, l'UGCAA, et celle du patronat, le président fraîchement réélu est ainsi appelé à concrétiser les engagements pris envers ces associations professionnelles. Par ailleurs, la majorité des Algériens espère que les promesses qu'il a faites, quant à l'amélioration de leur cadre de vie et de leur quotidien, seront réalisées maintenant qu'il a les mains libres, notamment en ce qui concerne l'amélioration du pouvoir d'achat, la construction de logements, la création de nouveaux emplois et le recul des inégalités et de la corruption. Sur un autre plan, le président de la République devra poursuivre l'œuvre relative à la consécration des droits politiques des femmes et répondre, ainsi, aux sollicitations des associations féminines et des militantes de partis politiques. Cela, en veillant à ce que la loi nouvelle organique soit conforme à l'esprit et à la lettre de l'article 31 bis de la Constitution. Soulignons que le directeur de campagne de M. Bouteflika a confirmé, hier, sur les ondes de la Radio nationale, que ce dernier “s'est engagé sur beaucoup de choses”, citant en particulier les réalisations en matière de logement et la lutte contre le chômage. Abdelmalek Sellal a en outre rassuré les citoyens, en notant que “les moyens financiers sont disponibles et il n'y a strictement aucune raison pour que les engagements pris, particulièrement en direction des jeunes, ne soient pas tenus”. L'invité de la Chaîne III a aussi assuré que le président de la République tiendra ses promesses concernant le relèvement du salaire national minimum garanti (SNMG) et l'effacement des dettes des agriculteurs. L'autre défi qui attend le président de tous les Algériens a trait à l'approfondissement du processus démocratique, qui passe nécessairement par l'ouverture du champ politique et surtout des espaces d'expression et de débats contradictoires. Enfin, sur le registre de la politique étrangère et des relations internationales, le retour de l'Algérie dans le concert des nations est accompagné, selon le président de la République, par la consolidation des “choix stratégiques”, y compris sur la question de décolonisation au Sahara occidental. Cela exigera, certainement, une plus grande implication de la diplomatie algérienne à l'œuvre de paix dans la région et dans le monde, elle-même liée à la défense des intérêts nationaux stratégiques. À partir de là, comment viendrait-on à réviser notre position sur l'ex-colonie espagnole, comme le suggèrent certains journaux marocains ? H. Ameyar