De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le 1er Salon des microentreprises et de l'emploi, SAME-Est, s'est ouvert jeudi dernier au complexe des expositions Enaditex à Constantine. «Les dispositifs au service de l'emploi», est le thème retenu pour cette manifestation placée sous le haut patronage du ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Aussi, ce rendez-vous régional enregistre la participation de près 140 microentreprises «pondues» des deux dispositifs ANSEJ et CNAC (Caisse nationale d'assurance chômage), aux côtés de cinq banques publiques (BNA, BEA, BADR, BDL, CPA), l'administration fiscale, les Douanes, CASNOS, la Caisse de sécurité sociale. Tous sont venus pour exposer leurs prestations et éclairer les futurs «chômeurs promoteurs» sur les démarches à emprunter pour décrocher un projet à financer. Ainsi, I6 wilayas de l'Est (Constantine, Jijel, Mila, Annaba, Biskra,…) prennent part à cette 1re édition qui s'étalera jusqu'23 juin et qui sera probablement ponctuée à la clôture par des «recommandations» du ministre du Travail, Tayeb Louh, le grand absent de la séance inaugurale. «Le but de ce rendez-vous est de créer des réseaux de promoteurs pour défendre les projets déjà créés. Si tous ces promoteurs s'organisent en associations, à l'avenir ils deviendront des interlocuteurs valables vis-à-vis des pouvoirs publics. En tant qu'institution, la CNAC, qui intervient dans la création d'activité, permet à la population intéressée par ce dispositif de voir les gens qui ont réussi. Ils étaient chômeurs et ils ont réussi avec de la volonté en créant une activité. Ils sont devenus de petits patrons et emploient des salariés. Voilà les objectifs qu'on voudrait atteindre à travers cette manifestation. En plus de la communication, c'est-à-dire faire connaître ces dispositifs à une très large population», devait nous préciser M. Zanouni, directeur national de prestations (CNAC). Par ailleurs, il est attendu un compromis visant «des programmes communs de formation des promoteurs inscrits dans les deux agences ANSEJ et CNAC». Notre interlocuteur épluchera les conditions requises pour l'octroi de microcrédits relatives à ce dispositif (35-50 ans) : «Pour être éligible à ce dispositif, l'âge est la première condition. Avoir entre 35 et 50 ans. Il est nécessaire de justifier le fait d'être chômeur en s'adressant à l'unique institution, en Algérie, qui gère les offres d'emploi, l'Agence nationale de l'emploi [ANEM] en l'occurrence. Il faut alors s'inscrire au niveau de cet organisme pour justifier le chômage et la demande d'emploi.» Sur un autre volet, la CNAC estime avoir réussi le pari en l'espace de 4 ans de son existence. En effet, on avance le nombre de 530 00 dossiers dont 34 000 validés. Les banques ont, cependant, réceptionné 22 000 avec 50% de validation. «La banque dispose de ses règles et de son orthodoxie de gestion. Préalablement, il faudrait que la personne s'assure de la rentabilité de son projet, ce qui mettra en premier lieu cet organisme en confiance quant à la récupération du crédit alloué». Contrairement au dispositif de l'ANSEJ (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes), qui regroupe des «souscripteurs» pour le moins formés, voire des universitaires, la Caisse nationale d'assurance chômage bute sur un épineux problème de non-qualification. C'est ainsi que prochainement des cycles de formation seront «obligatoires» au profit des acquéreurs potentiels de crédits. Cette vision est partagée par Mme Seddaoui, directrice nationale de l'ANSEJ, qui soulignera que «désormais, la formation est obligatoire. A cet effet, on passe des conventions avec quelques universités et centres professionnels. Deux sortes de formation sont inscrites. Elles porteront sur les métiers à envisager par les bénéficiaires de projet et à la gestion de l'entreprise par la suite». Elle avancera aussi que «le but de l'ANSEJ sera, désormais, lié au travail de proximité. Nos encadreurs devront puiser dans l'Algérie profonde pour détecter des chômeurs aux qualités certaines, mais par manque de confiance hésitent à rejoindre les dispositifs de l'emploi». A noter que cette agence a concrétisé 3 000 entreprises. «Dans les pays qui pratiquent l'économie de marché, le taux d'échec des microentreprises varie de 40 à 45%. En Algérie, selon une première étude, cet échec est estimé à 20%», rassure Mme Seddaoui. Un pourcentage on ne peut mieux «prometteur» pour peu que tout le tissu adhère à cette politique de l'emploi. Lequel emploi renvoie à la partialité de l'administration locale quant au traitement des dossiers. Notons, enfin, que l'organisation de deux autres salons régionaux sont au programme. Ils se tiendront au Centre et à l'Ouest, mais l'objectif demeure le même.