Les auditeurs de la Chaîne III ont été surpris hier d'entendre les propos du représentant du ministère des Transports annonçant un autre parcours du combattant pour les acquéreurs d'un véhicule neuf. Après la taxe sur le véhicule neuf, l'acquéreur doit valider personnellement la conformité du véhicule aux «normes» qui, elles-mêmes, ne sont pas tout à fait claires. Ainsi, il revient aux citoyens de prendre attache avec l'ingénieur des mines pour lui présenter un véhicule importé, pour avoir le fameux certificat de conformité afin de pouvoir circuler. Mais s'il s'avère, après vérification, que le véhicule ne répond pas aux fameuses normes, l'acquéreur doit se débrouiller avec le concessionnaire. En d'autres termes, l'Etat n'est pas garant de la conformité des produits importés, ni responsable des malfaçons et contrefaçons. Il autorise donc l'entrée sur le territoire national de produits à risque, et c'est au citoyen de trimer, de se débrouiller pour s'assurer que le produit qu'il achète est conforme aux «normes». Qui protège le consommateur ? S'il est admis que le risque zéro en matière de contrôle des produits importés n'existe pas, il est aussi admis que l'Etat, à travers ses institutions de protection des consommateurs, veille à en limiter l'entrée sur le territoire national. Est-il normal que l'Etat démissionne à ce point et laisse au citoyen la charge de vérifier la conformité d'un produit dont il a autorisé l'importation, sachant que ledit produit, notamment un véhicule, peut présenter des anomalies ? Est-il normal que l'Etat fuit ses responsabilités et les imposer au citoyen qui n'arrivent pas à assumer pleinement celles qui lui sont dévolues naturellement ? Les promoteurs de cette solution de facilité peuvent justifier leur idée de génie par l'incapacité des structures publiques de contrôle à vérifier la conformité de tous les véhicules importés. Alors on jette la balle au consommateur au moment où le discours politique prône le retour de la puissance publique et de l'Etat régulateur, garant des droits des citoyens. L'importateur de véhicules non conformes aux normes de sécurité continue, lui, à importer ses machines infernales. Des cas de malfaçon ont été constatés sur certains véhicules, notamment ceux importés d'Asie, mais rien n'a été fait pour mettre un terme à cette situation qui fait du marché algérien une poubelle et un paradis pour des produits refusés par des pays qui respectent leurs citoyens et qui veillent à la sécurité des personnes et des biens. En Algérie, des responsables fuient leurs responsabilités et imposent aux citoyens des calvaires dont ils n'en ont aucun besoin, tant leur quotidien est déjà un calvaire. A. G.