Entretien réalisé par Wafia Sifouane LA TRIBUNE : Sidi Bel Abbès accueille pour la 3e fois ce festival. Pouvez-vous nous parler du programme ? Ahcen Assous : Il s'agit d'une compétition entre huit troupes théâtrales dont quatre ont été subventionnées par le ministère de la Culture dans le cadre de l'aide à la création. Les autres ont travaillé avec leurs propres moyens. Celles qui ont reçu une aide, ont été directement admises dans la compétition pour qu'on puisse les évaluer. Car nous-mêmes revendiquons cette aide et ce financement pour pouvoir offrir au public des spectacles de qualité. Aussi, il ne faut pas oublier que le public possède une certaine sensibilité artistique et ce genre de représentations de haute facture ne fera que l'attirer vers la salle et l'y retenir. Qu'envisagez-vous pour renouer le contact avec le public ? Il faut surtout miser sur la socialisation du théâtre, le rendre accessible à travers la multiplication des espaces et le travail de proximité. C'est à nous de créer le besoin chez le public qui est très spécifique. Dans notre région, jamais un spectacle n'a été donné face à moins de 200 personnes. C'est pour cela, d'ailleurs, que nous entretenons des rapports très étroits avec les universités et les institutions locales. Avez-vous prévu des activités pour cette année ? Au-delà du festival, nous avons déjà peaufiné le programme de la saison 2009, à l'instar de l'atelier de création et d'information lancé le 1er février dernier, dirigé par Mme Fadila Assous. On comptera aussi la pièce écrite par Hmida El Ayachi intitulée Noun, une pièce destinée au jeune public intitulée Bibo fi Baris écrite par Mourad Snoussi et une autre pièce dans le genre du conte écrite par Mahi Meslem et mise en scène par Kadri Mohamed. Par ailleurs, nous envisageons de lancer un atelier de création sur le thème de l'héritage de la femme maghrébine. Le TRSBA s'est refait une beauté dernièrement. Comment cela s'est-il fait ? Effectivement, grâce à une subvention du ministère de la Culture et de la direction de la wilaya, le théâtre a bénéficié d'une rénovation totale. Il était fermé depuis mai dernier, et nous avons procédé à l'installation de nouveaux équipements. Aujourd'hui, le public a un théâtre qui répond aux normes internationales. Quant à la sonorisation, aux équipements d'éclairage et à la climatisation, ils seront bientôt installés. Et pour faire de l'opéra, nous avons aussi aménagé une fosse, créant ainsi une belle salle à l'italienne. La compétition est en cours. Que pensez-vous des pièces qui concourent ? Sincèrement, je pense que le niveau de cette 3e édition est supérieur à celui de l'an dernier. Nous avons des comédiens et des artistes très professionnels dotés de maturité. Il faut aussi noter que la création est à l'honneur comme vous avez pu le remarquer dans certaines pièces. Vous êtes très proche des jeunes artistes. A quoi cela est-il dû ? Dans notre pays, la jeunesse, face au vide, finit toujours par dériver, soit en choisissant les mauvaises voies ou encore en quittant le pays. Mais, heureusement qu'il existe une jeune génération passionnée d'art en général et de théâtre en particulier. Il ne faut pas étouffer les jeunes mais plutôt les soutenir et travailler avec eux main dans la main.