Depuis son arrivée en Algérie, il y a à peine dix ans, le mobile ne cesse de se faire des admirateurs. Ce concentré de technologie a conquis le cœur des mordus de fonctionnalités innovantes, surtout lorsqu'elles sont performantes. L'Algérie n'échappe pas, en effet, à cette tendance observée dans la quasi-totalité des pays du monde. Le marché des appareils de la téléphonie mobile n'a jamais cessé de connaître une courbe ascendante. Les constructeurs de téléphones portables, qui scrutent les marchés mondiaux à la recherche des parts de plus en plus importantes, ont vite compris que l'Algérie demeure l'un des plus importants de la région de Maghreb. Avec plus de 15 millions d'abonnés aux appareils mobiles, le marché algérien a permis aux constructeurs mondiaux de réaliser des bénéfices colossaux. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. S'ils ne sont que trois opérateurs, Mobilis (public) et deux privés (Djezzy et Nedjma) à proposer des prestations de services dans ce secteur, le chiffre d'affaires réalisé est estimé à plus de 800 millions de dollars en 2008. Ce marché, qui brasse des millions de dollars annuellement, connaît également un nombre d'appareils vendus des plus impressionnants. A titre indicatif, plus de 4 millions d'unités ont été vendues en Algérie, en 2008. Au-delà de ces chiffres flatteurs, ce secteur n'a pas échappé, hélas, à ce fléau qui gangrène plusieurs secteurs de l'économie nationale. En effet, l'existence et surtout la prédominance du marché parallèle dépassent de très loin les normes. Ces deux dernières années, la moitie des mobiles vendus proviennent de ce canal, alors que dans les pays occidentaux ce phénomène ne dépasse guère les 20%. Alors que les services des douanes tentent tant bien que mal de mettre fin à ce fléau, qui saigne notre économie et met en péril les entreprises commerciales agréées, les importateurs illégaux s'imposent comme des acteurs dominants sur la scène. La cause ? Les téléphones portables provenant par ces voies illégales échappent au fisc. En plus de la TVA (17%), de la taxe douanière (5,25%), de la TAP (2%) et environ 4% de frais divers d'exploitation, ces maquignons vendent très facilement un nombre important de portables, et à des prix imbattables. Devant cet état de fait, les importateurs, grossistes agréés ainsi que les boutiques de vente, tentent contre vents et marées de minimiser la marge bénéficiaire, pour écouler ces appareils sur le marché algérien, d'autant qu'ils doivent s'acquitter de tous les droits et taxes appliqués à ce type de produits. «Franchement, cette concurrence déloyale porte vraiment préjudice aux importateurs et aux représentants exclusifs que nous sommes. Ces produits ramenés de l'étranger à des prix moins élevés proviennent des différents chemins, qu'ils soient aériens, maritimes ou terrestres», a déclaré le préposé du bureau de la société Raya représentante exclusive de Nokia sis à Belfort. S. B.