Entamée depuis plus de vingt ans, la politique d'encouragement à l'utilisation des carburants propres, particulièrement le GPL (gaz propane liquéfié), a échoué. Certes, il y a eu un programme de soutien à l'installation des kits GPL proposé par l'Agence pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE), un programme pris en charge par le Fonds algérien pour la maîtrise de l'énergie, mais les résultats enregistrés jusque-là sont maigres. Au moment où le parc automobile national ne cesse d'augmenter, le nombre de véhicules convertis au GPL reste faible. Le diesel a toujours une place prédominante dans les carburants utilisés en Algérie. On risque même de recourir à l'importation. Les chiffres du ministère de l'Energie et des Mines prévoient un déficit de 100 000 tonnes de gasoil par an. Ce qui représente l'équivalent de 52 000 millions de dollars d'importations. Une enveloppe importante difficile à dégager en ces temps de crise économique et de baisse des recettes en hydrocarbures. Il y a donc, aujourd'hui, nécessité de réduire la consommation de diesel qui a augmenté, selon une étude du ministère de l'Energie et des Mines, de 9% par an en moyenne, passant de 3,6 millions de tonnes en 2000 à 6,1 millions de tonnes en 2006. Il s'agit aussi de promouvoir le recours au GPL. Les acteurs intervenant dans le secteur automobile sont appelés à jouer le jeu. Les concessionnaires l'ont compris en multipliant leurs offres de placement de kit GPL, mais cela reste insuffisant. Il est souhaitable que les concessionnaires contribuent plus efficacement en donnant un coup de frein à l'importation des véhicules roulant au diesel. Il est également souhaitable que la campagne de sensibilisation à l'utilisation du GPL connaisse un coup d'accélérateur surtout qu'il y va aussi de la protection de l'environnement et de la rationalisation des dépenses de l'Etat en matière d'importations. En tout cas, la lutte contre les carburants pollueurs a encore un long chemin à parcourir. S. I.