Même si son exploitation reste nettement en deçà des capacités de production de l'Algérie, considérée comme l'un des leaders mondiaux en la matière, le GPL (gaz propane liquéfié) jouit ces derniers temps d'une attention et d'une considération aisément visibles chez les concessionnaires et autres importateurs de véhicules en Algérie. Mieux, quelques-uns parmi ces derniers accompagnent leurs offres d'une démarche marketing qui en dit long sur leurs ambitions d'exploiter un marché sans doute plus que porteur dans ce chapitre. Conscients du rôle de ce carburant lorsqu'il s'agit d'en faire un argument pour persuader certaines catégories de clients potentiels, des concessionnaires semblent vouloir d'ores et déjà tirer profit des efforts des pouvoirs publics à «populariser» la consommation de ce carburant à moindre coût et moindre pollution et à prendre le train du GPL en marche pour tirer les dividendes nécessaires d'un parc national appelé à se renouveler dans le sens de ces mêmes efforts. Cette offensive aura d'ailleurs été très en vue lors du dernier Salon de l'automobile d'Alger, en mars dernier, qui avait vu plusieurs d'entre eux étaler leurs offres de véhicules équipés de moteurs bi–carburation essence–GPL, sur fond d'une concurrence qui dit clairement son nom en faisant parler soit la technologie et le process qui accompagnent l'installation, soit des promotions pour la circonstance allant jusqu'à l'offre (spécial salon) du kit GPL. Citons, dans ce sens, Renault et Dacia Logan (MCV et berline) et Hyundai et son Accent, deux marques très attractives par leurs offres et les process qu'elles emploient. Un plein de GPL véhiculé par des modèles proposés qui appartiennent dans la quasi-totalité de l'offre à la catégorie des berlines tricorps et, à un degré moindre à celle des utilitaires légers (à l'image du Renault Kangoo). Lesquels modèles trouvent généralement acquéreurs chez les familles nombreuses, chauffeurs de taxi et quelques activités professionnelles, friands de la version GPL pour les économies conséquentes qu'elle permet à chaque arrêt dans une station-service, où le prix du GPL est environ 60% moins cher que le prix de l'essence. Autre avantage du GPL, celui d'être un carburant non polluant, particulièrement comparé au gasoil qui fait des misères à l'environnement, sans pour autant dissuader les consommateurs de plus en plus nombreux à choisir les moteurs diesel pour le coût du litre de gasoil à la pompe, largement moins cher que l'essence. Cette consommation démesurée n'est pas sans avoir des répercussions sur les importations de gasoil qu'elle pousse automatiquement et fatalement à la hausse, la production nationale étant devenue insuffisante à la satisfaction d'une consommation locale partagée par plusieurs branches d'activité et non uniquement l'automobile. Apparemment, la bataille du GPL ne fait que commencer dans un marché automobile voué à un développement certain au profit de ce carburant. Un plan est coordonné depuis 2007 par le ministère de l'Energie et des Mines et l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE) afin d'aboutir à la conversion de 8 000 véhicules en essence–GPL entre 2007 et 2011, à raison de 2 000 unités par an. Si les choses se déroulent selon les objectifs de ce plan, le parc national atteindra 20 000 unités équipées en GPL en 2011, contre 12 000 en 2007. L. I.