Le conflit sahraoui est un problème de décolonisation. C'est ce qu'a concédé dimanche l'ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des affaires juridiques, M. Hans Corell. Dans une conférence devant les étudiants de l'Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI), M. Corell, a souhaité que les deux parties belligérantes, à savoir le Maroc et Front Polisario, puissent trouver une solution «mutuellement acceptable» permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit légitime à l'autodétermination. Quant aux licences d'exploitation délivrées par le Maroc à certaines compagnies étrangères dans les territoires sahraouis occupés, l'ancien secrétaire général adjoint des Nations unis chargé des affaires juridiques, n'a pas hésité à affirmer que l'exercice de ces activités «sans le consentement des Sahraouis, est une violation du droit international». Abordant dans le même sillage, le chapitre des droits de l'Homme, M. Corell est revenu sur la célébration, il y a un an, du 60e anniversaire de l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies, de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH). «Les 30 articles qui constituent cette déclaration sont le noyau des droits de l'Homme d'aujourd'hui», a-t-il estimé, ajoutant que «maintenant, il faut traduire ces articles en bonne gouvernance». Evoquant la réforme de l'institution onusienne, M. Corell a reconnu sa nécessité sans toutefois remettre en cause les fondements sur lesquelles cette dernière a été fondée. Si cette réforme constitue une nécessité, estime-t-il, «elle ne doit pas cependant signifier la destruction de tous les fondement sur lesquels l'organisation a été créée». Il a estimé, dans ce sillage, très «important» de défendre l'intégrité des Nations unies, ajoutant que l'Assemblée générale de l'ONU «serait un outil merveilleux si tous ses membres respectaient la charte de l'organisation». L'intervenant a fait remarquer, en outre, que si les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) «continuent de se comporter de la sorte, ils risqueraient de détruire cet organe de maintien de paix et de sécurité dans le monde». M. Hans Corell a souligné, par ailleurs, l'«urgence» de réformer certaines organisations internationales à l'instar du Fonds monétaire international (FMI), afin «de contrecarrer l'influence de certains pays membres dans la prise de décisions». G. H.