Si pour le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, les investissements français dans notre pays «avancent sérieusement», il n'en demeure pas moins que leur rythme demeure «lent». «L'investissement français est consistant et avance de façon sérieuse et sûre. Mais il demeure lent par rapport aux autres investissements internationaux», a-t-il jugé hier devant la ministre française de l'Economie et des Finances, Mme Christine Lagarde, lors de la réunion de travail qui a regroupé les deux parties et ce, en présence des représentants de sociétés françaises. «Les investissements français arrivent en 5ème position, devancés par l'Egypte, l'Espagne et des pays du Golfe», indique Temmar, qui appelle au passage les opérateurs français à «s'engager davantage sur le marché algérien». «Les indicateurs macro-économiques et financiers enregistrent des performances exceptionnelles. Il faut prendre davantage d'initiatives et s'engager plus en Algérie», plaide-t-il. Surfant sur les chiffres, le chargé de la promotion des investissements au sein du gouvernement a fait savoir que, pour la période allant de 2002 à 2008, le nombre global d'investissements étrangers dans notre pays a atteint 641 dont 148 pour la France (23%). Un taux qui place l'Hexagone à la première place en termes de nombre de projets d'investissements inscrits. Cependant, M. Temmar a reconnu la qualité des investissements français en Algérie, qu'il qualifie, à juste titre, de «positifs». «Le côté positif, affirme-t-il, est incontestablement la qualité des investissements français qui s'orientent de plus en plus vers des secteurs prioritaires de l'Algérie tels l'industrie, les services et le BTPH.» Rappelant que notre pays compte se baser essentiellement sur les investissements productifs, la même source a suggéré aux hommes d'affaires français de se pencher davantage, entre autres, sur l'agro-alimentaire, l'industrie pharmaceutique et le tourisme. «L'investissement productif était la priorité des choix économiques du pays, et le partenariat entre les deux pays était souhaité essentiellement dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'industrie pharmaceutique, de la mécanique, du ciment, des matériaux de construction et du tourisme», explique-t-il. Dans ce sillage, ce dernier n'a pas omis de faire remarquer que l'Etat algérien n'a pas du tout lésiné sur les moyens pour offrir un bon climat d'affaires, afin de stimuler la présence étrangère dans notre pays. A ce propos, M. Temmar a mis en valeur la mise en place des dispositifs ayant pour objectif l'encouragement des investissements à travers l'allègement fiscal, le foncier et la mise à niveau des entreprises. Sur ce point, il a informé les entreprises françaises établies en Algérie de la création de 3 commissions algéro-françaises pour renforcer le partenariat dans les secteurs de l'agroalimentaire, des produits pharmaceutiques et de l'automobile. De son côté, Mme Lagarde s'est félicitée d'emblée des efforts de coopération accomplis durant ces derniers mois par les deux pays. «Ils [efforts] commencent véritablement à porter leurs fruits», se réjouit-elle, avant de noter que «les échanges économiques s'améliorent et que le nombre des investissements français en Algérie augmente». Indiquant que 300 filiales françaises sont actuellement implantées en Algérie, Mme Lagarde a laissé entendre que l'Algérie connaîtra un autre engouement des investisseurs français dans les années à venir. En effet, la ministre française de l'Economie a même avancé que le géant Gaz de France et le groupe Total «examinent actuellement des projets d'investissements très lourds qui entraîneront, dans leur sillage, d'autres investissements». Par ailleurs, les pourparlers entre les deux parties ont également porté sur le volet formation ainsi que la coopération concernant les administrations, notamment les impôts, les Douanes et le Cadastre. «La diversification économique, le développement du secteur financier et la coopération au niveau des administrations demeurent les relations entre l'Algérie et la France», souligne-t-elle. S. B.