“Nous poussons vers la mise en place d'un conseil des hommes d'affaires algéro-suédois” pour donner un nouveau souffle à la coopération économique entre les deux pays, en recul ces dix dernières années, affirme le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement. Car, il faut peut-être le souligner, à l'exception d'Ericsson et éventuellement Scania, le partenariat économique et même commercial entre l'Algérie et la Suède “ne sont pas très importants”. Mais à la faveur du “réchauffement” des relations politiques, les entreprises suédoises semblent reprendre le chemin du marché algérien. Le marché pour équiper le réseau GSM de 500 000 lignes d'Algérie Télécom décroché par Ericsson, salué pour la circonstance par M. Temmar et le ministre suédois des Finances, a quelque part rassuré le communauté d'affaires suédoise. Il y a la Société industrielle des télécommunications (Sitel) dont Ericsson est majoritaire avec 35% d'actions. C'est peut-être dans les véhicule industriel que les choses se bousculent. Le constructeur Scania, en partenariat avec le groupe privé Othmani, va procéder au montage des véhicules industriels en Algérie. Volvo, qui a complètement absorbé RVI (Renault véhicules industriels), ouvrira bientôt une représentation. Plus que jamais l'Algérie intéresse les Suédois. Et comme leurs ancêtres les Vikings, ils comptent traverser les mers pour conquérir le marché algérien. Le ministre des Finances suédois a, dans son intervention, indiqué que “beaucoup d'hommes d'affaires suédois veulent établir des relations durables avec l'Algérie”. Les opportunités d'affaires se situent autour de la filière bois et papier, de l'automobile, des télécommunications, de l'industrie laitière, ainsi que des services (assurances et banques). Mais pour M.Bosse Ringhlom, ministre suédois des Finances, “il y a beaucoup d'obstacles”. Il cite le foncier, la disponibilité de l'eau, la bureaucratie, les régimes fiscaux… Le ministre de la Partici- pation et de la Promotion de l'inves- tissement, comme pour rassurer les hommes d'affaires suédois, souligne que les réformes avancent. “Elles n'avancent peut-être pas au rythme voulu, notamment dans le secteur ban-caire, mais elles avancent tout de même”, soutient-il. “Nous travaillons sérieusement avec l'Union européenne et le FMI pour créer un mécanisme international qui pourrait mobiliser les investissements internationaux, et la Suède pourrait nous aider dans ce domaine”, a dit M.Temmar. Pour lui, le secteur privé se développe considérablement, même s'il reconnaît que celui-ci demeure tout de même fragile. M. Temmar a, une nouvelle fois, parlé du programme de privatisation des petites et moyennes entreprises, qui, faut-il le rappeler, a été adopté par le Conseil des participations de l'Etat et par le Conseil des ministres. Il a invité les Suédois à y participer, notamment dans le secteur de l'agroalimentaire, l'eau et la chimie. Comme il a demandé une assistance pour aider la SNVI à se réorga-niser. Sur les 1 300 entreprises publiques recensées, a indiqué M.Arab, chef de division privatisation au ministèrede la Participation et de la Promotion de l'investissement, 731 devront être privatisées. 320 le seront en plusieurs tranches. Parmi elles, 120 sont en diffi-culté, 242 en voie de déstructuration et 167 déstructurées. Par ailleurs, un accord bilatéral relatif à la protection de l'investissement et à l'encouragement réciproques des investissements a été signé, samedi soir, toujours à la résidence El-Mithaq. Un projet d'accord relatif à la non-double imposition est en cours de discussion entre les deux pays, nous dit-on. M. R.