Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a fait état de 20 entreprises privatisées. Le processus de privatisation des entreprises n'avance pas, apparemment, au rythme escompté. Le département des Participations et de la Promotion de l'investissement, chargé du dossier, traîne encore la patte. Interrogé sur cette question, hier, en marge de la rencontre sur l'investissement dans le secteur de la pêche, tenue à la Safex, le ministre, Abdelhamid Temmar, est resté évasif. A la question de savoir où en est l'opération de privatisation de 300 entreprises, annoncée avant la fin de l'année en cours, le ministre a réfuté y avoir avancé ce nombre. Pourtant, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III, en mai dernier, le ministre avait annoncé qu'un lot de 300 entreprises sera privatisé d'ici la fin 2006. Sans donner plus de précision, Temmar s'est contenté de dire que le processus est au rythme de 20 entreprises et qu'il avance doucement. Ce dernier n'a même pas expliqué si ces entreprises sont déjà privatisées ou en cours de privatisation. De toute façon, ce nombre reste insignifiant par rapport au total des entreprises concernées. Ce qui laisse déduire que le processus risque de connaître de sérieuses pannes. Preuve en est, que, durant quatre mois, le département de Temmar n'a pas réussi à solder, au moins, le tiers du lot programmé avant la fin de l'année. Cette situation explique, bien que mal, que le parrain du processus de privatisation trouve des difficultés à faire avancer les choses. Ce blocage est dû, certainement, au dossier des conventions de branche entre les SGP et l'Ugta qui n'arrive pas à connaître son épilogue. Pour le moment, la préoccupation principale des trois partenaires est d'accélérer l'étude des dossiers pour aller vite à la tripartite prévue avant la fin du mois en cours. Ceci dit, le processus de privatisation est en stand-by en attendant la conclusion des travaux de la tripartite. Même si le département de Temmar écarte tout éventuel blocage du processus, il n'en demeure pas moins que les choses sont claires. Le Conseil des participations de l'Etat n'a plus tenu de réunion depuis plus de deux mois. La question qui se pose est de savoir si le département sera en mesure de relever le défi d'ici la fin de l'année? Cette mission sera certainement difficile pour Temmar. Lancées en grande pompe en 2003, les opérations conclues ne dépassent pas actuellement le seuil des 400 entreprises. Selon les dernières statistiques avancées, 270 entreprises ont été privatisées durant l'année dernière alors que 63 autres seulement ont pu trouver acquéreurs durant les quatre premiers mois de l'année 2006. Si l'on tient compte du temps mis pour la privatisation de ces entreprises, on constatera que le processus souffre sérieusement. M.Temmar avait, personnellement, reconnu ce fait, en relevant que les moyens des hommes d'affaires nationaux ne sont pas suffisants pour le rachat des entreprises mises en vente. Ce qui constitue, selon lui, une entrave à l'exécution rapide de ce processus. Chose qui a poussé, avait-il expliqué, les pouvoirs publics à s'adresser au marché international. Pourtant, selon les statistiques qu'il a avancées, 30% des privatisations ont été réalisées par des opérateurs étrangers et 70% par des opérateurs nationaux. Les économistes estiment que la relance du processus de privatisation en Algérie devra se faire dans le cadre d'une plus grande transparence et à travers l'association de l'ensemble des acteurs et parties concernés par l'adoption d'une politique claire et «pragmatique». Certains considèrent que la réussite du processus de privatisation, amorcé depuis une décennie dans le cadre de l'ouverture économique, implique l'association de l'ensemble des partenaires sociaux. Ces derniers trouvent que les résultats de cette opération ne sont pas assez fructueux, à voir le nombre d'entreprises privatisées (moins de 10% sur un total de 1200 entreprises proposées à la privatisation).