Déjà lourdement touchés par la crise économique, les différents secteurs économiques, particulièrement le tourisme et le transport aérien, risquent fortement d'être encore une fois victimes. La grippe porcine ou grippe nord-américaine est le facteur de plus venu s'agripper à la crise économique pour engendrer d'autres pertes financières à de nombreux pays. Les craintes de propagation de cette pandémie ont poussé les inquiétudes à fond. Celles-ci ont même pesé sur les Bourses et le pétrole qui ont encore plongé. Les demandes de restriction de déplacements et de voyages émanent d'un peu partout même si l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a relevé son niveau d'alerte à 4 (sur une échelle de 6), ne juge pas utile d'opter pour cette solution à l'heure actuelle. Que faire donc face à une telle situation ? Continuer à avertir comme l'a fait l'Association internationale du transport aérien (IATA) ou attendre que le trafic aérien chute comme ce fut le cas en 2003, année de parution de l'épidémie de pneumonie atypique (SRAS) qui, faut-il le rappeler, a eu un impact des plus sévères sur l'industrie du tourisme et le transport aérien. Mais, aujourd'hui, la situation est tout à fait différente. La grippe, venue du Mexique, est arrivée dans une période difficile où les voyagistes internationaux comptent leurs sous en raison de la crise économique. D'ailleurs, avant même la détection des cas de grippe porcine au Mexique, la saison estivale 2009 s'annonçait morose. Elle pourrait l'être davantage si les craintes s'intensifient. En attendant de jours meilleurs, la place aujourd'hui est aux réunions extraordinaires comme celles tenues hier à Bruxelles du côté de la Commission européenne et à Manille par les ministres des Transports des pays du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec). Mais encore, faudrait-il tenir compte des expériences précédentes dans la lutte contre la grippe aviaire et le SRAS. En tenir compte et en tirer les leçons. Il s'agit surtout de ne pas tomber dans l'alarmisme et de contribuer efficacement au financement de la recherche scientifique pour trouver des remèdes à ce genre de maladies et à bien d'autres pathologies. Des pathologies qui continuent à tuer en Afrique et dans les pays pauvres sans que les riches fassent ce qu'il y a lieu de faire. Car, à ce niveau, les efforts restent faibles. Ils l'étaient bien avant la crise économique qui les a poussés à diminuer leurs aides aux pays pauvres. D'ailleurs, les différents rapports montrent que les Objectifs du millénaire pour le développement seraient impossibles à atteindre. Nul n'est à l'abri des pandémies surtout à l'ère de la mondialisation. S. I.