Victime de la crise économique, le trafic aérien qui poursuivit sa chute depuis quelques mois, est affecté par la propagation de l'épidémie de grippe A (H1N1). A en croire l'Association internationale du transport aérien (IATA), le trafic international de passagers pour le mois de juin est en baisse de 7,2% par rapport au même mois de l'année 2008. "Les inquiétudes qui augmentent à propos de la grippe porcine pourraient avoir un impact significatif sur le trafic", estime, en effet, l'IATA, qui représente 230 compagnies, soit 93 % du trafic aérien international, à l'exclusion des compagnies low-cost. "Ce sont des temps extrêmement difficiles pour le transport aérien. Il n'y a aucun signe d'un prochain redressement économique", a déploré le directeur général de l'IATA, Giovanni Bisignani. "D'autres menaces pèsent lourdement, dont la hausse du prix des carburants et l'impact de la grippe A (H1N1) sur la demande", a-t-il ajouté. Les compagnies aériennes latino-américaines ont déploré une baisse de 4,7% de leur trafic passager, mais cela représente néanmoins une amélioration significative par rapport à la chute de 9,2% en mai dernier, a relevé l'IATA. L'association perçoit les premiers signes indiquant que la région commence à se remettre du coup porté par la pandémie, mais estime, cependant, qu'il y a une certaine incertitude quant à la propagation de la grippe A (H1N1) et ses conséquences pour les voyages. La chute du trafic s'est également ralentie en Amérique du Nord, avec une demande en baisse de 6,7% en juin contre 10,9% le mois précédent. En Europe aussi la baisse a été de 7,1% en juin, contre 9,4% en mai. Les compagnies aériennes ne sont pas parvenues à gérer la chute de la demande en adaptant leur offre, "en conséquence, le revenu du secteur en juin à chuté de manière traumatisante de 25 à 30%", a souligné l'IATA. Le transport aérien de marchandises a subi un 13e mois consécutif de recul, avec une chute de 16,5% en juin dernier par rapport à juin 2008. L'IATA relève toutefois une certaine amélioration du commerce international et, en tenant compte des fluctuations saisonnières, les volumes de fret ont augmenté de 6% par rapport au point bas de décembre 2008. Au rythme actuel, il faudra plusieurs années pour que le fret aérien revienne à ses niveaux du début 2008, a averti l'association. De son côté, le transport de marchandises, encore plus touché depuis plusieurs mois que celui des passagers en raison de la contraction du commerce mondial, a poursuivi son plongeon : -21,4 % en mars. C'est le quatrième mois consécutif où le trafic de fret recule entre 21 et 24 %, a remarqué l'IATA. "Il est encore trop tôt pour juger de l'impact de la grippe porcine. Mais il est certain que tout ce qui peut troubler la confiance des passagers a un impact négatif sur les affaires", a déclaré le directeur général de l'IATA, Giovanni Bisignagi. "Et le moment ne peut pas être pire, étant donné tous les autres problèmes économiques auxquels les compagnies aériennes sont confrontées actuellement", a-t-il ajouté. En mars, les compagnies ont réduit leurs capacités de 4,4 %, c'est-à-dire qu'elles font voler des avions plus petits sur certaines destinations ou réduisent les fréquences de certaines dessertes ou même stoppent certaines liaisons.