La Fédération algérienne de football (FAF) a rendu publiques, il y a quelques semaines, les dispositions règlementaires relatives à l'engagement des clubs aux compétitions de la saison prochaine (2009/2010). Des modifications ont été apportées par rapport aux saisons précédentes. Ainsi, les clubs des divisions une et deux doivent obligatoirement engager, en plus de l'équipe des seniors, pas moins de huit catégories (U13 jusqu'à U20). Mais, ce qui a soulevé la polémique, c'est la nouvelle réglementation pour ce qui est des joueurs étrangers –désormais, les clubs ne seront autorisés à recruter qu'un seul joueur étranger– et de la participation aux compétitions internationales. La FAF a décidé que, dorénavant, les équipes algériennes ne peuvent plus participer à plus d'une compétition internationale par saison. «Aucun club ne sera autorisé à participer à plus d'une compétition internationale. Le club s'engagera, au préalable, au respect du calendrier du championnat national», lit-on dans le point 14 des dispositions règlementaires. Une décision qui vise à «protéger» les clubs des problèmes liés à la surcharge de leur programmation mais aussi qui permettra aux responsables de la Ligue nationale de football (LNF) de faire respecter le calendrier. Peut-on jouer sur plusieurs fronts ? Il faut dire que, même si certains dirigeants de clubs de division une, à l'image de Abdelhakim Serrar, ne se sont pas montrés favorables à cette disposition, le fait est que les clubs algériens ont montré, à maintes reprises, qu'ils ne peuvent concourir dans plus d'une compétition internationale à la fois. Les raisons sont multiples : si certaines d'entres elles sont liés au niveau et à la forme physique de la majeure partie des joueurs algériens, qui, au vu de plusieurs facteurs, notamment la mauvaise formation et la préparation inadéquate, présentent souvent des signes de fléchissement physique au bout de deux ou trois rencontres qui se suivent, d'autres raisons, par contre, sont exogènes au football national. A ce titre, il y a lieu de citer les très longs déplacements que devra effectuer un club algérien qui participe à la Coupe de la CAF ou à la Ligue africaine des champions, contrairement au continent européen, par exemple, où les déplacements sont plutôt courts. De plus, vers plusieurs capitales africaines, il n'y a pas de lignes aériennes directes. Les délégations doivent, souvent, faire des «détours» qui durent, quelquefois, jusqu'à trois jours, pour arriver à bon port. Pour dire que ce n'est pas évident de se déplacer, pour le compte d'une compétition africaine, et de revenir au bout de quatre jours. Alors, c'est encore pire quand un club devra, en plus, prendre part à une autre compétition. Les retombées sur le championnat ne se feront pas attendre. Pour ne parler que de l'actuelle saison, l'ES Sétif, qui a pris part à deux compétitions internationales, en l'occurrence la Coupe de la Confédération africaine du football (CAF) et la Ligue arabe de football, en plus du Championnat national et de la Coupe d'Algérie, a fait face à un véritable marathon en termes de programmation. D'ailleurs, l'élimination de l'Entente de la Coupe d'Algérie, en demi-finale, par son voisin de Bordj Bou Arréridj, et de la Ligue arabe, en demi-finale également, par l'Espérance de Tunis, a été imputée par certains à la «mauvaise gestion» du calendrier. L'ESS se retrouve souvent forcée de jouer deux matches par semaines. Et avec pas moins de trois matches en retard, et vu que la Ligue nationale de football voudrait clore la saison avant la fin du mois de mai, il faut dire que le pire est à venir pour les Sétifiens. Pratiquement, depuis quelques mois, il n'y a pas une journée de championnat qui ne se déroule sans des matchs décalés. Pourtant, les textes sont clairs à ce sujet. «Afin de respecter le calendrier des compétitions nationales, les clubs engagés pour les compétitions internationales sont tenus de participer aux rencontres aux dates fixées par leur ligue qui peut avancer ou décaler de trois (3) jours leur match de Championnat national par rapport à leur match international», lit-on dans l'article 48 des règlements généraux de la FAF. Mais, il est vrai que cet article est difficilement applicable vu que certains voyages vers des pays africains peuvent prendre plus de trois jours. Pas plus d'une compétition internationale par club Donc, la solution réside dans l'interdiction faite aux clubs de participer à plus d'une compétition internationale par saison. En termes de programmation, l'Algérie est peut-être le pays où le calendrier de son championnat de l'élite est le plus chamboulé. Durant le mois de février dernier, Mohamed Mecherara, juste après son élection à la tête de la Ligue nationale de football, s'était engagé à élaborer un calendrier pour toute la saison et qui serait respecté. Finalement, même si les choses vont légèrement mieux, comparativement avec la saison précédente, la programmation n'est pas régulière. Depuis un peu plus d'un mois, il n'y a pas une journée qui ne se joue sans qu'un match au minimum soit reporté. A trois journées de la fin de l'exercice, le championnat n'est pas encore mis à jour. Certains se demandent même comment va procéder Mecherara. Va-t-il faire jouer les journées restantes avant que le calendrier ne soit épuré ? Les clubs accepteront-ils une telle configuration ? Ce n'est pas évident. En tout cas, si l'ESS s'est retrouvée dans pareille situation cette saison, d'autres, à l'image de la JSK, ont vécu la même chose par le passé. Si un dirigeant d'une équipe est dans son droit de vouloir participer à plus d'une compétition par saison, cela ne doit en aucune manière se faire au détriment des autres clubs et surtout du respect de la programmation. La ligue est tenue de faire respecter le calendrier. On se souvient qu'il y a quelques mois, les nouveaux responsables des instances footballistiques se sont engagés à terminer l'actuelle saison le 21 mai, et ce, en raison du long stage que devra entamer l'équipe nationale de football, en prévision des deux matches des éliminatoires jumelées de la CAN et Coupe du monde 2010, à savoir face à l'Egypte le 7 juin et face à la Zambie le 20 du même mois. Il reste moins de trois semaines pour que ce délai intervienne. Il faudrait une programmation de fin de saison drastique pour les uns et les autres pour que le championnat se termine comme prévu. Et dans ce cas-là, c'est…l'ESS qui payera le prix.