De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les trains sifflent de nouveau à Constantine ! La sensible amélioration des conditions sécuritaires aura permis au transport ferroviaire d'être à nouveau prisé par la population locale. Le rush vers les voitures sur rails évolue progressivement, nous dit-on au service clientèle de cet organisme. C'est un secteur en pleine métamorphose, depuis l'octroi, en 2005, par l'Etat d'une enveloppe conséquente évaluée à 10 milliards de dinars destinée à moderniser, développer et opérer des extensions du réseau ferroviaire national. Un objectif visant à améliorer par-dessus tout le temps de transport et la prestation fournie aux voyageurs. Sans omettre l'ouverture de lignes desservant des zones oubliées de la cartographie ferroviaire. Aujourd'hui, le constat en est perceptible en majeure partie. Il suffit de fréquenter la gare ferroviaire, notamment de nuit, pour s'apercevoir du phénomène. Le train pour la capitale affiche complet. C'est la grande ligne attribuée à Constantine. Elle consacre deux rotations, l'une matinale et l'autre nocturne avec un train couchette. Sur le plan sécuritaire, le directeur régional de la SNTF, M. Mehdaoui, rassure : «En aucun jour nous n'avons été destinataires de doléances émises par un quelconque voyageur. Le train est escorté par nos agents outre la présence d'éléments de la gendarmerie nationale qui veillent au bon déroulement du périple.» «Les routards peuvent dormir tranquillement», renchérit-il. Par ailleurs, le chef de département, M. Achouche, met en relief le respect des horaires de ce parcours assez fréquenté par la population. «Fini le temps des retards, dira-t-il, il est rare qu'on évoque des irrégularités relatives au temps de parcours. Du moins, ce n'est pas énorme comme par le passé.» En matière d'entretien et de maintenance, on avance que 200 voitures sont en cours de restauration au niveau des ateliers de Sidi Bel Abbès. «C'est une main-d'œuvre algérienne qui effectue un excellent travail», se félicite le directeur régional et d'ajouter : «Il ne faut pas oublier que notre flotte est assez vétuste. A cet effet, des programmes de réhabilitation déroulent en continu pour pallier d'éventuelles mauvaises surprises.» Il faut savoir que la durée de «vie» tolérable d'un wagon est limitée à 25 ans. Il faut donc redoubler de vigilance en optant pour des entretiens annuels des voitures. Ainsi la culture du transport ferroviaire gagne du terrain et compte conquérir davantage les destinataires des régions à la faveur des prochaines dessertes de pas moins de 5 wilayas, en l'occurrence Tébessa, Jijel, Skikda, Annaba et M'sila. Les visites itératives d'Amar Tou à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) explique tout l'intérêt accordé à la modernisation et l'amélioration du transport par rail. La mise en marche d'essai du nouveau venu, c'est-à-dire l'autorail, a été concluante. On n'attend plus que le feu vert de la tutelle pour sa mise en service. Au lendemain de l'inauguration de l'automotrice de la capitale, la direction a été destinataire d'une télécopie mentionnant les tarifs qui seront appliqués pour les usagers de ces autorails. Une légère majoration est affichée, compte tenu, bien évidemment, de la qualité de ce transport «confortable». C'est pour dire que le coup de starter de ces trains devrait être donné dans un futur assez proche. Pouvant accueillir jusqu'à 199 passagers et doté d'une vitesse de 160 km/heure, ces trains de régions viendront renforcer les linéaires ferroviaires, et répondre à une demande des citoyens. «Nos autorails fonctionnent au diesel. Nous ne disposons pas pour l'heure de centrale d'électrification permettant l'auto-motorisation. Néanmoins, un vaste chantier attend un linéaire de 5 000 km et qui englobe Jijel, Skikda, Touggourt… Constantine se chargera de près de 1 200 km. Pour l'heure, plusieurs firmes se sont enquises des données techniques en vue d'élaborer un cahier des charges. L'appel d'offres n'a pas encore été lancé», explique M. Mehdaoui, avant de mettre en exergue les propriétés «économiques et de puissance générées par le principe d'électrification.» La circonscription assure des liaisons desservant les localités d'Aïn Bouziane, Didouche Mourad, Zighoud Youcef, El Ghourzi et El Khroub. Les rotations nord enregistrent un flux plus important que celles du sud. En effet, neuf allers-retours lui sont consacrés quotidiennement. on apprend que c'est le manque de voitures qui fait revoir à la baisse le nombre de navettes. Alors que les responsables attestent d'autre part que «c'est le flux des voyageurs qui décide des rotations, restant réversibles.» Donc, il faut écarter cette donne de manque de compartiments. Cependant, ces dessertes limitrophes subissent quotidiennement des attaques de jets de pierres qui laissent impuissants les cheminots. La semaine dernière, un train de marchandises a été attaqué par une bande à la sortie du tunnel menant à Zighoud Youcef. «Des braconniers ont vidé les réservoirs et détérioré des sacs de marchandises», se lamente le directeur régional, indiquant que «trois passages noirs ternissent le parcours ferroviaire de banlieue à Constantine. Il s'agit de Bekira, El Gamas, et Fedj Errih. A leur passage, des wagons sont mitraillés par des pierres. Malheureusement, les agents qui escortent ces trains ne peuvent intervenir au-delà des 15 mètres autorisés par la loi. C'est en quelque sorte un problème de sécurité exogène qui affecte les navettes pour ces destinations.» Sur un autre chapitre, ces actes de violence perpétrés contre des locomotives en marche poussent les voyageurs à renoncer à ce type de transport. «C'est une utilité publique. Nos trains doivent être opérationnels, quitte à ne disposer que d'un seul voyageur», avancent les responsables tout en incitant les autorités à trouver une issue à toutes ces agressions banlieusardes. Contrairement à la grande ligne sur laquelle le train siffle au moment où les assaillants rechargent leurs accus dans un sommeil profond.