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Le président sahraoui dénonce le torpillage marocain de la reprise des négociations directes Lors de son discours d'ouverture des travaux de la 34ème conférence de l´EUCOCO à Valence
Photo : Riad Par Ghada Hamrouche Le président sahraoui a accusé vendredi dernier le Maroc de «torpiller la reprise des négociations directes avec le Front Polisario en établissant comme pré-condition sa formule colonialiste dénommée ‘‘autonomie'', qu'il veut imposer à l'ONU», et dénoncé par là même son obstruction à la désignation du nouvel envoyé personnel proposé par le secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. C'était à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 34ème Conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) qui se tient à Valence dans l'Est espagnol en présence du président de la RASD, M. Mohamed Abdelaziz, et de représentants de plusieurs pays. En véritable réquisitoire contre la politique colonialiste marocaine, il a condamné dans ce sens «l'attitude intransigeante» du Maroc, en contradiction avec la disposition des Sahraouis à reprendre les négociations directes avec le Maroc, dans le cadre déjà défini par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est-à-dire «de bonne foi et sans conditions préalables» pour parvenir, a-t-il dit, à une «solution définitive du conflit garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination». D'emblée, Mohamed Abdelaziz a dénoncé le Maroc qui tente sans cesse de torpiller et de saboter l'action de l'ONU en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui en dépit de ses engagements avec le Front Polisario, en signant avec lui et sous les auspices de l'ONU le plan de règlement de 1991, les accords de Houston de 1997 et le plan Baker de 2003. Le secrétaire général du Front Polisario a affirmé que le royaume chérifien persiste non seulement dans son attitude d'obstruction, mais il va plus loin encore en rejetant publiquement toute solution qui ne légitime pas le fait colonial au Sahara occidental. L'occasion pour lui de regretter l'absence de «tout indice de pression» au niveau international pour «protéger et imposer la légalité» et persuader le Maroc de la respecter, tout en dénonçant le «silence complice» de «certaines puissances influentes» qui encouragent ce pays à continuer de violer le droit international». C'est le cas, a-t-il dit, de l'Union européenne dont «on attendait une contribution beaucoup plus grande dans la recherche d'une solution juste» du conflit, en dénonçant à cet égard la concession au Maroc du statut de partenaire avancé. Le président Abdelaziz a mis en garde pour que ce statut «ne soit pas un chèque en blanc» pour le Maroc et qu'il devrait être conditionné, au contraire, par la «fin de l'occupation illégale du Sahara occidental pour que la décolonisation de ce territoire, à travers l'exercice par son peuple de son droit à l'autodétermination, soit parachevée dans la légalité». La concession de ce statut «devrait être également soumise à une exigence préalable de la part de l'UE pour que le Maroc mette fin aux violations systématiques des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, et à tout pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui», a-t-il ajouté. Le président Abdelaziz a affirmé, par ailleurs, que le Front Polisario «ne demande que la solution démocratique et juste, basée sur le respect de la légalité internationale et sur la volonté populaire sahraouie exprimée de manière libre». Il a affirmé dans ce sens que «l'autodétermination dans le cadre de la décolonisation est un droit international sacré», ajoutant que l'ONU reconnaît au peuple sahraoui le droit à décider librement de son destin, en optant pour l'indépendance ou l'intégration au Maroc. Toutefois, il a relevé que le gouvernement marocain «a peur du référendum». Quant à l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, M. Mohamed Hanneche, qui a réaffirmé dans son intervention le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la légalité internationale, il a tenu à rappeler que la position algérienne est constante et fidèle à notre propre histoire et à ses principes immuables hérités de la glorieuse révolution de novembre 1954. «C'est la même position qu'elle a adoptée à l'égard de bien d'autres pays qui ont lutté pour leur indépendance à travers le monde», a souligné M. Hanneche. La même position a été rappelée également par le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), M. Mahrez Lamari, qui a affirmé le «ferme soutien» de l'Algérie en faveur des peuples colonisés ou sous occupation étrangère «jusqu'à ce qu'ils puissent décider souverainement de leur propre destin». «L'Algérie continuera à assumer ses responsabilités afin que prévale le règlement dicté par la légalité internationale et consacrant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, dernière colonie dans le continent africain», a souligné M. Mahrez, qui a dénoncé les graves violations des droits de l'Homme commises par le Maroc dans les territoires sahraouis qu'il occupe. L'autre point fort de la rencontre de Valence a été l'intervention du député-maire français. Jean-Paul Lecoq, qui a émis de «vives réserves» sur le statut de pays «avancé» accordé par l'UE au Maroc, ne considère pas moins qu'une clause de cet accord reste «positive». En effet, a-t-il expliqué, cette clause contraint le Maroc à des négociations avec le Front Polisario dans le cadre des résolutions de l'ONU et au respect des droits de l'Homme dans leur globalité dans les territoires sahraouis occupés. M. Lecoq a également relevé qu'en dépit du «lobbying agressif» marocain, l'Assemblée française «continue de poser le problème sahraoui et d'exiger une solution conforme au droit international allant dans le sens de l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination». A noter que les travaux se sont poursuivis hier au niveau des ateliers thématiques où les participants ont débattu notamment de la situation dans les campements des réfugiés sahraouis, des graves violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine ainsi que de la coopération humanitaire.