Tel un tremblement de terre, la nouvelle relative à la menace que constitue le virus A/H1N1 en a ébranlé plus d'un. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est en état d'alerte maximal depuis quelques semaines, juge possible que le virus mutant de la grippe porcine devienne beaucoup plus dangereux. La menace de la pandémie est réelle. A ce jour, le bilan de la grippe porcine qui touche au total 24 pays, s'élève au Mexique (c'est le pays d'où le virus est parti) à 44 morts et à plus d'un millier de malades. En outre, 2 décès ont été enregistrés aux Etats-Unis. Pour le moment, et hormis le fait que le Mexique ait été quelque peu isolé (les passagers en provenance de ce pays sont très minutieusement contrôlés au niveau des ports et aéroports du monde entier), l'instance mondiale de la santé préconise la prévention et la vigilance en guise de solution à même d'empêcher l'extension du virus. A ce jour, aucun traitement n'est encore disponible pour prévenir le virus incriminé. Selon Mme Chan, une des spécialistes des pandémies, également directrice générale de l'OMS, il apparaît clairement que le virus a un potentiel pandémique. Elle avertira que la situation est imprévisible. En Algérie, et au lendemain des mises en garde de l'OMS sur la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent en pareille circonstance, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en place un comité ad hoc chargé de suivre l'évolution de cette maladie infectieuse au niveau international et de proposer les mesures à prendre au niveau national en termes de surveillance, de prévention et de dispositif de lutte. «Les moyens nécessaires à la lutte contre cette épidémie sont disponibles en Algérie» et «toutes les mesures nécessaires seront prises au moment opportun», lit-on dans le communiqué du département de M. Barkat. Parce que l'Algérie n'est ni un pays d'élevage de porcs ni un pays consommateur de viande porcine, et eu égard au fait que l'Algérie n'ait aucune relation aérienne avec le pays où le foyer du virus s'est déclenché, d'aucuns estiment que le risque d'une extension mondiale pouvant toucher notre pays est minime. Toutefois, le fait que cette nouvelle souche de type A/H1N1 (elle serait probablement l'accouplement du virus du porc avec celui de la grippe humaine) a fait que le virus se transmet d'homme à homme rend les choses plus compliquées que d'habitude. En tout cas, et dans pareille situation, la vigilance ne peut que s'avérer salutaire. Et c'est justement sur la base du principe de précaution que le comité installé par le ministère de la Santé a pris un certain nombre de mesures urgentes relatives à la surveillance épidémiologique et de préparation à la mobilisation du personnel médical et paramédical si la situation l'exigeait d'autant que le virus se propage dans l'air et se transmet d'homme à homme, cela outre le fait que des personnes en provenance d'autres pays peuvent être porteurs de la maladie. Alors, dans l'attente qu'un vaccin soit mis en place, le monde semble retenir son souffle. B. L.