La Fédération algérienne de judo vit, en ce moment, une situation assez «complexe», quoique les dernières affirmations du président de la Fédération internationale de judo (FIJ), M. Marius Vizer, en visite en Algérie durant le week-end dernier, à l'invitation du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar, aient quelque peu clarifié les choses. La crise qui secoue actuellement le Comité olympique algérien (COA) touche, par ricochet, tout le sport national. Tout a commencé il y a quelques mois avec l'approche de la période de renouvellement des instances sportives. La problématique centrale est liée au décret 05-405, contesté par la majorité des fédérations ainsi que par l'instance olympique nationale. Un décret qui, signalons-le – et c'est ce qui dérange les responsables fédéraux – limite le nombre de mandats du président et des membres du bureau fédéral des fédérations à un seul et qui augmente le nombre des désignés (les experts du MJS). A ce titre, il y a lieu de rappeler que ces mêmes fédérations se sont, par le passé, mises en conformité avec ce texte de loi en question. Il n'y a que la Fédération algérienne de football (FAF) qui a trouvé un «arrangement» avec les autorités compétentes puisque la Fédération internationale de football (FIFA) s'est montrée intransigeante par rapport à cette question et, par conséquent, tout le monde s'est mis d'accord pour éviter, dans les statuts de la FAF, de limiter le nombre de mandats. Pour en revenir aux derniers développements de cette crise, le président sortant du COA, M. Mustapha Berraf, qui a démissionné de son poste le 28 avril dernier, avait animé, le 26 avril, une conférence de presse pour parler de l'assemblée générale élective de l'instance olympique, qui devait se dérouler le 29 avril. Il dira à ce propos que les fédérations de judo, d'escrime et de cyclisme ne prendront pas part à cette AG en raison du «litige» qui les oppose à leurs fédérations internationales respectives. «Les responsables de ces fédérations devront apporter avec eux des documents émanant des fédérations internationales qui attestent qu'elles les reconnaissent», signalera-t-il. Cette décision, en plus du fait que les candidatures de l'ancien ministre des Sports, M. Sid Ali Lebib, et de l'ancien président de la Fédération des sports universitaires, Hacene Chikh, à l'élection au poste de président du COA, aient été rejetées, a été «dénoncée» par nombre de responsables de fédérations –la quasi-totalité, selon les initiateurs de cette action– qui se sont réunis le 27 avril à l'ISTS. Ceux-là ont également annoncé qu'ils ne prendront pas part à l'AG qui devait avoir lieu dans 48 heures. Tout cela a amené le président sortant du COA à se «retirer des affaires du sport». Et la visite en Algérie du président de la Fédération internationale de judo (FIJ), M. Marius Vizer, intervient donc dans ce contexte. «La nouvelle Fédération algérienne de judo, que nous reconnaissons pleinement, peut compter sur l'appui de la Fédération internationale pour développer davantage la discipline», avait indiqué celui-ci, mercredi dernier, à l'issue de sa rencontre avec M. Djiar. «Nous avons aplani tout problème susceptible d'entraver nos relations», a encore ajouté M. Marius Vizer. De plus, un programme de coopération, à court et long terme, sera bientôt finalisé entre la FIJ et la Fédération algérienne (FAJ). «Les modalités de sa mise en œuvre seront définies à la faveur de discussions prochaines entre les parties concernées», a affirmé, de son côté, le président de la FAJ, M. Ali Bendjemaa qui, rappelons-le, avait succédé à M. Mohamed Meridja à la fin du mois de janvier dernier. En dernier lieu, il faut dire que ce «tumulte» n'est pas, bien évidemment, propre à la famille du judo. Hormis quelques rares fédérations, la majorité d'entre elles ont connu des polémiques lors du renouvellement de leurs instances. C'est tout le sport national qui est dans cette situation. Et si le judo est sous les projecteurs, c'est parce qu'il reste le sport qui représente le mieux l'Algérie aux différents rendez-vous internationaux. C'était d'ailleurs la seule discipline sportive à avoir décroché des médailles lors des jeux Olympiques de Pékin, l'été dernier. Les deux consécrations de Soraya Haddad (Bronze) et Amar Benikhlef (Argent) ont, quelque part, sauvé la mise pour la délégation algérienne qui s'était déplacée avec environ une soixantaine d'athlètes. En tout cas, la situation difficile que traverse actuellement la FAJ n'a pas empêché nos judokates de s'illustrer de fort belle manière sur le plan continental. L'équipe nationale féminine algérienne a remporté, au début du mois en cours, à Maurice, le Championnat d'Afrique 2009 par équipes et en individuel. La sélection masculine a perdu, quant à elle, son titre en individuel et par équipes. Avec cinq médailles d'or, une d'argent et une de bronze, les judokates algériennes, entraînées par le duo Salima Souakri-Salim Boutebcha, ont occupé la plus haute marche du podium en individuel. Elles ont ainsi préservé leur suprématie à l'échelle africaine. Lors de la précédente édition à Agadir (Maroc), les judokates algériennes avaient gagné quatre titres en individuel contre cinq à Maurice. Pour dire qu'il y a eu amélioration. A. A.