A en juger par son long palmarès, on oublierait presque l'âge de Amar Benikhlef, l'enfant de Bourouba, qui a offert à l'Algérie sa seconde médaille durant les JO 2008 de Pékin. A tout juste 26 ans, le médaillé olympique visera, au Mondial allemand, un titre chez les moins de 90 kg (poids moyens). Double champion d'Afrique en 2004 et 2008, médaillé d'argent aux Jeux panafricains en 2007, celui qu'on décrit comme le successeur de son coach Ahmed Moussa, déjà reconnu pour sa précocité, pourrait encore frapper un grand coup. Il n'y a pas que l'homme qui est impressionnant, il y a aussi l'athlète de 186 cm pour moins de 90 kg, et un sourire scotché au visage. Amimar ne passe pas inaperçu. Ni dans la vie de tous les jours ni sur la planète judo. Depuis ses premières armes chez les jeunes, les spécialistes faisaient de lui le successeur des grands. Son coach, Ahmed Moussa, ancien champion d'Afrique, ne tarit pas d'éloges à propos de ce super champion d'Afrique et arabe. «Il a l'œil qui brille, plein de malice et d'intelligence», notait-il juste avant les jeux Olympiques de Pékin. «C'est un grand», ajoutera-t-il. Alors, forcément, le génial Amimar était attendu, l'été dernier, à Pékin et son sacre l'a fait entrer un peu plus dans l'histoire et fait de lui le seul judoka africain et arabe de la catégorie à décrocher les titres majeurs chez les seniors. Au bout de la route, c'est finalement l'argent qu'il a rapporté. Sans le moindre regret sur le coup. Peut-être un peu plus difficile à encaisser avec du recul. «ll a eu besoin de se refaire une santé mentale», expliquait en effet la direction technique nationale peu de temps avant les JO de Pékin, il est devenu l'unique Algérien à remporter un titre olympique. Deux mois plus tard, il termine 3e à la Coupe du monde toujours à Pékin. Mais il n'a pu enchaîner en mai avec un troisième sacre consécutif à Maurice. Il reste que Amar a tout d'un grand. M. G.