Amar Benikhlef. Voici un nom que les Algériens ont appris à connaître depuis l'été 2008. Inconnu du public, le judoka algérien est devenu, en l'espace d'une participation aux jeux Olympiques de Pékin, une star nationale. Comment ne le serait-il pas, lui qui a réussi, contre toute attente, à arracher une médaille d'argent dans sa catégorie (-90 kg). C'était un certain 13 août 2008. Il est vrai qu'avant d'en arriver là, Benikhlef s'est illustré sur les plans continental et régional. Il a été respectivement double champion d'Afrique, en 2004 et 2008, et médaillé d'argent aux jeux panafricains en 2007, organisés en Algérie. C'est dire que, si l'opinion publique ignorait son nom jusque-là, dans le monde sportif, son ascension a été remarquée par plus d'un. En tout cas, la joie des Algériens a été immense, lorsque Amar a réussi à battre, en demi-finale, le Français Yves-Matthieu Dafreville. Et sa défaite en finale face au Géorgien Irakli Tsirekidze ne change rien à cette euphorie. C'était la première défaite de l'enfant d'El Harrach, âgé de 26 ans, durant ces jeux. La joie a été encore plus grande du fait que cette médaille est survenue trois jours seulement après le bronze de Soraya Haddad. Ayant fait des études supérieures en sport, Benikhlef, de l'avis même de ses entraîneurs, est connu pour son sérieux et sa persévérance dans le travail. Remporter une médaille d'argent aux JO, en battant des champions du monde, ne peut, en aucune manière, être le fruit du hasard. Mais cela n'a pas empêché quelques problèmes de «freiner», ne serait-ce que pour un moment, cet élan. En effet, Benikhlef, tout comme Soraya Haddad, n'avait pas pris part aux Mondiaux de l'année dernière. Pour le judoka, il n'est pas judicieux de participer à une telle compétition alors qu'il n'y a pas eu de préparation adéquate. L'Algérie a «raté», donc, de potentielles médailles lors d'un rendez-vous des plus importants. Ce genre de problèmes, qui ne peuvent exister sous d'autres cieux, sont nuisibles pour les sportifs à plus d'un titre. Ces deux sportifs médaillés olympiques ne se sont pas entraînés avec les sélections nationales pendant quelques mois. Heureusement que la Fédération algérienne de judo a fini par réagir. Mais, malgré ces problèmes, Benikhlef est toujours décidé à continuer de s'illustrer. Maintenant que tout est aplani, le judoka a repris le travail comme il le faisait auparavant. Il promet aux Algériens d'autres consécrations. La volonté de Benikhlef est sans pareille. Agé de 27 ans actuellement, il espère, et fait en sorte pour y arriver, arracher d'autres consécrations tout aussi importantes. L'objectif ultime étant les jeux Olympiques de Londres 2012. A. A.