Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Dakhla Fella Bouredji Une chaleur, certes, suffocante, mais pas assez pour décourager l'enthousiasme et la conviction de ceux qui soutiennent la cause sahraouie. Dans le camp de réfugiés de Dakhla, le soleil pèse lourdement en ce début de mois de mai, mais les premiers signes d'animation du Festival international de cinéma du Sahara occidental dont les activités ont débuté mardi dernier, sont loin de refléter une atmosphère de torpeur et de relâchement. Bien au contraire, un début vivant et prometteur. Va-et-vient incessants et rencontres spontanées improvisées dans les différentes kheimas du campement avant la première projection lancée dans la soirée de mardi dernier. L'ouverture officielle est prévue pour ce soir en présence de la ministre de la Culture, Khadidja Hamdi, et d'autres membres du gouvernement. En attendant, les personnes déjà rassemblées sur les lieux commencent à s'enthousiasmer pour cet événement qui fait porter au cinéma une cause politique et humaine, laquelle se pose plus que jamais avec acuité. Favoriser les échanges interculturels mais surtout exprimer sa solidarité à ce combat pour l'autodétermination du Sahara occidental. Plus de 570 personnes étrangères sont présentes à Dakhla, dont 70 Algériens. L'heure n'est pas au repos à l'ombre mais plutôt à l'agitation, aux prises de contact entre les différents participants et aux dernières mises au point avant le début des projections, 40 au total, dont la première a été celle du pays invité d'honneur qui n'est autre que l'Algérie : avec le film l'envers du miroir, de Nadia Cherabi-Labidi. Un autre film algérien est prévu. Un film qui a enchaîné les distinctions depuis sa sortie en septembre dernier : l'incontournable Mascarades de Lyes Salem. Les autres films du programme sont en majorité espagnols ou d'Amérique latine. Des projections qui auront lieu dans un cadre très original, chaque soir sur un écran géant en plein air. D'autres projections auront lieu en salle au niveau du siège de la wilaya de Dakhla. Sans compter que deux bus dotés d'écrans sillonneront les campements avoisinants pour permettre aux Sahraouis des autres camps de regarder des films du festival. La grande nouveauté annoncée cette année par les organisateurs : la participation non officielle mais, toutefois, symbolique du Maroc par le biais d'une journaliste venant couvrir l'événement et d'une comédienne, Farah Ahmed, héroïne d'une production espagnole, Retorno a hansala. Toutes deux marquent une présence symbolique du Maroc. Une autre nouveauté pour cette sixième édition, la projection pour la première fois de films sahraouis, notamment 8 documentaires. Les 14 pays participants sont Cuba, Brésil, Venezuela, France, Grande-Bretagne, Suisse, Suède, Etats-Unis, Australie, Allemagne, Mexique, Belgique, Maroc, Italie.