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Attestant être le père, M. Sharbook refuse de se soumettre au test ADN
Me Benbraham estime avoir des preuves dans l'affaire de la petite Safia Belhocine
Publié dans La Tribune le 13 - 05 - 2009

L'affaire de Safia, la fille de Farah Belhocine, vire à l'affaire d'Etat. La filiation de cette petite fille de huit ans en est la cause puisque deux hommes, un Algérien, M. Mohamed Youcefi, et un Français, M. Sharbook Jacques Léonce Victor, en revendiquent la paternité depuis quatre ans, date de la disparition de sa mère. Les interventions de hauts responsables de l'Etat français auprès de leurs homologues algériens ainsi que leurs déclarations ont poussé hier Me Benbraham, avocate de la grand-mère maternelle de Safia à animer une conférence de presse pour «rétablir certaines vérités». Cette dernière n'est pas allée de main morte, accusant
M. Sharbook, le deuxième mari de Farah, d'avoir fabriqué toute une histoire ainsi que des documents pour s'accaparer de la petite fille. Elle soutiendra également que derrière cette affaire, il y a une main qui tire les ficelles et que des juridictions algériennes ont subi des pressions : «Je sais qui est derrière cette affaire et qui intervient. Nous avons beaucoup subi jusque-là ; je me suis tue mais c'est la dernière fois. S'il faut faire éclater des scandales je le ferai.»
Me Benbraham tient également à préciser que son intervention aujourd'hui est purement juridique : «La politique est pour les politiciens. Je suis ici pour présenter des preuves sur un terrain juridique» et d'ajouter : «La France n'est pas Sharbook et l'Algérie n'est pas Safia. Cette affaire n'est pas une affaire d'Etat.» L'avocate a commencé à présenter ses preuves pour une affaire très complexe mais dont le dénouement ne demande pourtant pas plus qu'un test ADN.
Pour comprendre cette affaire, il faut revenir à l'année 2001. A cette époque Farah venait de divorcer avec Mohamed Youcefi et a connu M. Sharbook, représentant de la firme Renault en Algérie, qu'elle épousera au mois de septembre de la même année en France. Elle accouchera de la petite Safia, trois mois plus tard, toujours en France. Ce sont là les faits. Viennent ensuite les versions des deux parties qui s'opposent. Selon M. Sharbook, un mariage coutumier avec la fatiha l'a uni à Farah en mars 2001 après sa reconversion à l'islam. Il a en sa possession, à cet effet, une déclaration sur l'honneur de l'imam qui a consacré cette union. Il a également un acte de naissance délivré par l'officier de l'état civil de la ville de Seyne-sur-Mer (France) attestant de la naissance de la petite Sophie (Safia) au domicile de sa sœur Colette Sharbook. D'un autre côté, Mohamed Youcefi affirme qu'après son divorce avec Farah, une réconciliation a eu lieu et un mariage coutumier s'en est suivi. La fatiha a également été lue pour unir la défunte mère de Safia avec son ex-mari et ce, durant le mois de janvier 2001 jusqu'au 5 mai de la même année où une rupture définitive s'en est suivie. C'est durant ces mois-ci que la petite Safia a été conçue et la reconnaissance par le tribunal de l'un des deux mariages coutumiers ouvrirait droit à la garde de l'enfant et à la reconnaissance de la paternité.
Après la mort de Farah, en mars 2005, le conflit a éclaté entre M. Sharbook et la grand-mère maternelle de la petite au sujet de sa garde. Ces derniers s'accusent mutuellement de tentatives de kidnapping et la petite Safia restera auprès de sa famille maternelle pendant plus de quatre ans, durant lesquels l'affaire était pendante devant la justice.M. Youcefi tente, à cette époque, de légaliser son mariage coutumier avec la défunte auprès du tribunal d'Oran en présentant ses témoins à la fatiha pour prouver sa paternité. Il sera débouté en première instance face aux documents que M. Sharbook a présentés. Ce dernier a réussi, dernièrement à avoir gain de cause pour la garde de Safia au niveau de la Cour suprême. Il aurait auparavant frappé à toutes les portes et exposé son problème à l'ex-ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Bajolet, à M. Francis Heude, le consul général de France à Alger, à Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, lors de sa visite en Algérie et a même eu l'occasion d'exposer son problème au président Nicolas Sarkozy, personnellement, en décembre 2008.
Des interventions à un haut niveau auraient donc eu lieu auprès de responsables algériens. Mais la petite fille, qui a été retrouvée le 15 mars 2009 au domicile de sa grand-mère, n'a toujours pas été remise à M. Sharbook. Selon Me Benbraham, l'affaire de la reconnaissance du mariage coutumier de Mohamed Youcefi est toujours en cours et si la justice vient à valider cette union, la garde de l'enfant sera revue. L'avocate a ensuite présenté ce qu'elle considère comme étant des preuves légales qui détruiront l'authenticité des documents de M. Sharbook. En premier lieu, elle a fait état d'une attestation de M. Heude, le consul général de France à Alger dans laquelle il atteste avoir délivré en date du 9 mai 2005 un visa à Mme Belhocine Farah, «ce qui confirme que Farah à cette date-là n'était pas l'épouse de M. Sharbook». Elle examinera ensuite l'acte de mariage de la défunte avec le ressortissant français du point de vue de la loi : «Il y a une astérisque dans l'extrait de l'acte de mariage qui prévoit de faire état d'un mariage coutumier à titre d'exemple, comme c'est notre cas, quand le mariage est établi entre un chrétien et une musulmane. Rien n'a été mentionné à ce sujet.» Mieux, détaillant le code civil français, Me Benbraham démontrera, selon les articles 47, 48, 49, 55 et 56, que l'acte de naissance
établi par l'état civil de la Seyne-Sur-Mer n'est pas légal : «Il suffit de voir ce que prévoit la loi du code civil français pour s'en rendre compte». Elle accusera M. Sharbook d'avoir fait des déclarations de l'enfant dans des conditions de fraude puisque Farah avait accouché dans un hôpital et non pas au domicile de Colette Sharbook. Elle tiendra également à préciser que la petite Safia est de nationalité algérienne comme le prévoit le code de la nationalité algérienne. Elle rappellera également que l'attestation délivrée par l'imam à M. Sharbook dans laquelle il certifie avoir uni Sharbook Farouk à Farah Belhocine un jeudi du mois de mars 2001 n'est pas recevable sur le plan légal vu que ce document ne mentionne aucun détail sur les témoins, ni sur le conjoint. «Farouk Sharbook n'est pas forcément Jacques Léonce Victor Sharbook», assure-t-elle. Elle présentera, enfin, un document délivré par le ministère des Affaires religieuses qui atteste que M. Sharbook ne s'est pas reconverti à l'islam selon les conditions établies par le ministère, qui stipulent, entre autres, la formulation d'une demande officielle à l'organisme. Après avoir présenté toutes ces preuves, Me Benbraham explique que le mariage entre une musulmane et un non musulman n'est pas reconnu par la loi algérienne, «de ce fait, il ne peut s'agir d'union entre Sharbook et la défunte Farah». Elle s'interrogera ensuite sur les raisons qui poussent M. Sharbook, qui dit lutter pour récupérer sa fille mais qui refuse de se soumettre à un test ADN. Me Benbraham poursuivra : «J'ai réussi à obtenir une ordonnance signée par le juge, exigeant de M. Sharbook de subir un test ADN. Avant même que je notifie cette ordonnance à son avocat, ce dernier s'est présenté devant le juge et a réussi à obtenir une annulation. Je suis dans mon droit de demander à savoir comment M. Sharbook et sa défense ont pu prendre connaissance de la décision du juge ! En plus, la preuve appartient au demandeur, donc c'est à M. Sharbook de nous prouver qu'il est le père de la petite Safia et nous la lui rendrons avec des excuses publiques.» Aujourd'hui, le tribunal a ordonné d'établir la filiation et la paternité de Safia et la présence de M. Sharbook et de M. Youcefi est exigée pour des tests ADN mais, tant que le ressortissant français refusera le test, l'affaire reste suspendue. Pourtant M. Youcefi a subi un test ADN ainsi que sa fille Safia mais les résultats n'ont jamais été révélés. Questionnée à ce sujet, Me Benbraham rétorque : «Pour quelle raison M. Youcefi se soumet à la loi et pas
M. Sharbook ? Ce dernier n'est pas un sur-citoyen et M. Youcefi n'est pas un sous-citoyen. La justice a exigé la présence des deux !» Avant de poursuivre : «Farah a été dupée par M. Sharbook qui a prétendu l'aider en l'emmenant accoucher en France et en prétendant qu'il faut qu'ils se marient pour faciliter l'opération. Il l'a trompée en inscrivant la petite en son nom. Elle a d'ailleurs quitté la France puis est revenue au pays pour tenter de divorcer mais ne le pouvait pas puisque son mariage avec un non musulman n'était pas reconnu. Elle a même publié une lettre 5 jours avant son accident mortel en voiture, demandant l'aide du chef de l'Etat. Selon la mère de Farah, le jour du drame, Farah était pourchassée en voiture par M. Sharbook qui, arme au poing, menaçait de la tuer. C'est celle-là la vérité». Me Benbraham conclura son intervention en disant :
«S'il faut saisir la Cour européenne de justice, je le ferai».
H. Y.


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