Synthèse de Hasna Yacoub Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé hier que «l'accès au nucléaire civil doit être laissé à tous les pays qui souhaitent développer l'énergie nucléaire civile». «Personne ne peut empêcher un pays d'aller vers le nucléaire civil et l'Algérie a toujours milité en faveur de son développement par les pays qui le souhaitent. C'est une position de principe que nous défendons», a déclaré le ministre des Affaires étrangères à la radio nationale, cité par l'APS. Concernant le développement de cette énergie par l'Algérie, le ministre, qui préside à Genève les travaux de la Conférence du désarmement des Nations unies, a indiqué : «Nous sommes dans une phase de préparation au cours de laquelle nous avons engagé des actions de coopération avec beaucoup de pays qui devra avoir l'effet de nous permettre de constituer la base légale et le minimum de compétence requis pour pouvoir développer ce type d'énergie». «Pour l'instant, nous n'avons pas de programme nucléaire civil opérationnel, mais ce qui est clair pour l'Algérie ou pour les pays qui sont membres de la Conférence du désarmement est que l'accès au nucléaire civil doit être laissé à tous les pays», a-t-il encore souligné. Questionné sur les dossiers nucléaires iranien et coréen, M. Medelci a estimé que ces questions ne sont pas forcément à lier à celles de l'armement nucléaire. «La position de l'Iran est celle d'un pays qui souhaite accéder au nucléaire civil et il n'est pas établi fermement que les essais de la Corée du Nord aient un lien avec des velléités de développer l'armement nucléaire», a-t-il expliqué. Au sujet du désarmement, il a rappelé que l'Algérie a élaboré un mémorandum sous forme de «non paper», sur la base des consultations qui «ont montré un très grand intérêt de la part des membres de cette conférence sur la proposition algérienne». Ce document, a-t-il dit, «nous l'avons transformé aujourd'hui, à l'occasion de la reprise des travaux de la conférence, en un projet de décision». «La conférence du désarmement est carrément bloquée depuis plus de 12 ans et la présidence algérienne n'a pas voulu rater cette occasion pour faire avancer les choses», a encore expliqué M. Medelci. Pour le ministre, l'objectif de la démarche de l'Algérie est clair : «Il faut aller vers un désarmement complet et total avec un système de surveillance internationale.» «La proposition algérienne a de fortes chances d'aboutir», a-t-il ajouté. «Elle est soutenue, de manière très claire, par le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, et elle bénéficie également du soutien de beaucoup de pays qui ont une position extrêmement importante au sein de la conférence», a-t-il souligné. «Aujourd'hui, nous sommes plutôt dans un climat favorable au désarmement, mais restons prudents», a-t-il recommandé, plaidant pour la transformation de ce climat en accords et en traités «qu'il faut respecter». Par ailleurs, M. Medelci a souligné que l'Algérie a signé l'ensemble des conventions qu'elle a ensuite intégrées dans sa législation et «à chaque fois qu'elle est concernée par une action particulière, elle a donné l'exemple. Comme pour la question des mines antipersonnel, elle a donné l'exemple en les détruisant». «L'Algérie s'inscrit dans une démarche et dans une optique de paix et non dans une optique d'armement, y compris dans ses relations avec les pays voisins», a-t-il encore affirmé.