Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a, dans une déclaration, remis les pendules à l'heure à l'adresse de ceux qui accusent les pays du Maghreb de surarmement. S'adressant indirectement aux partisans de la thèse selon laquelle les pays du Maghreb, l'Algérie et le Maroc notamment, se seraient lancés dans une course à l'armement, M.Medelci a indiqué que «la démarche de l'Algérie s'inscrit dans une optique de paix et non pas d'armement». Le ministre qui s'exprimait à partir de Genève lors de l'émission L'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale a réaffirmé que cette démarche (de l'Algérie) est valable aussi bien au niveau mondial qu'un niveau régional. Un bon nombre de pays accusent, indirectement certes, l'Algérie de se surarmer et de dépenser des sommes importantes dans la course à l'armement. Et de rappeler que l'Algérie est signataire de plusieurs conventions internationales en matière de désarmement. Il a tenu à rappeler que les conventions signées touchent les armes chimiques et nucléaires et les mines antipersonnel. «L'Algérie a signé l'ensemble de ces conventions et elle les a intégrées dans sa législation.» Au sujet du désarmement, Mourad Medelci, qui préside à Genève les travaux de la Conférence du désarmement des Nations unies, a rappelé que l'Algérie a élaboré un mémorandum sous forme de «non paper», sur la base des consultations qui «ont montré un très grand intérêt de la part des membres de cette conférence quant à la proposition algérienne». Ce document, a-t-il dit, «nous l'avons transformé aujourd'hui, à l'occasion de la reprise des travaux de la conférence, en un projet de décision». Il a, également, expliqué que l'objectif de la démarche de l'Algérie consiste à aller «vers un désarmement complet et total avec un système de surveillance international». M.Medelci s'est montré optimiste sur le fait que «la proposition algérienne a de fortes chances d'aboutir, car elle est soutenue, de manière très claire, par le secrétaire général de l'ONU, M.Ban Ki-moon, et elle bénéficie également du soutien de beaucoup de pays qui ont une position extrêmement importante au sein de la conférence». Lors de cette même émission, le chef de la diplomatie algérienne s'est exprimé sur le dossier du nucléaire civil. Il a estimé que «personne ne peut empêcher un pays d'aller vers le nucléaire civil et l'Algérie a toujours milité en faveur de son développement par les pays qui le souhaitent. C'est une position de principe que nous défendons». En ce qui concerne le développement de cette énergie par l'Algérie, le ministre a indiqué: «Nous sommes dans une phase de préparation au cours de laquelle nous avons engagé des actions de coopération avec beaucoup de pays qui devra avoir l'effet de nous permettre de constituer la base légale et le minimum de compétence requis pour pouvoir développer ce type d'énergie.» Et de souligner: «Pour l'instant, nous n'avons pas de programme nucléaire civil opérationnel. Nous sommes dans une phase de préparation, mais ce qui est clair pour l'Algérie ou pour les pays qui sont membres de la Conférence du désarmement est que l'accès au nucléaire civil doit être laissé à tous les pays», a-t-il encore insisté.