Baisser de rideau, hier, du 6ème salon MED-IT 2009. Les travaux de ce rendez-vous incontournable des acteurs des nouvelles technologies de l'information en Algérie se sont clôturés en laissant un goût d'inachevé. De l'aveu des 150 participants, ce salon aura fourni de nombreuses opportunités pour tisser des partenariats d'affaires. Mais l'ensemble de ces professionnels n'omet nullement de signaler qu'il reste beaucoup à faire dans ce secteur où la mise à niveau est revendiquée par tout un chacun. Mise à niveau, cette expression est en tout cas revenue sur toutes les lèvres des exposants que nous avons interrogés hier. «Ce salon est une magnifique initiative. Mais ce n'est pas suffisant. Notre marché national des nouvelles technologies n'est pas régulé. Les institutions ne veillent pas au respect des normes internationales. C'est ce qui fait que n'importe qui se lance dans ce domaine. L'informel nous cause beaucoup de tort. Il nous faut une mise à niveau globale du secteur qui nous permettra de se doter d'une réglementation comme les pays voisins», confie Mehdi Abdenour, cadre dans la société ICE, entreprise algérienne spécialisée dans les solutions informatiques et la vidéosurveillance. Des réglementations, les investisseurs étrangers en exigent aussi. «Au Maroc tout est réglementé. Une entreprise se doit de se doter d'un logiciel de sécurité informatique. En Algérie ce n'est pas encore le cas. Mais nous voyons que des changements se profilent. Les PME algériennes sont conscientes de l'importance de la sécurité informatique», souligne un cadre de la société française EVIDEAN, éditrice de logiciels et filiale de BULL, grande entreprise française. «Le marché algérien est à fort potentiel, mais à valider dans le futur», résume, de son côté, Laurent Fénix de la société française Métamicro. «Il n'y a pas une stratégie visible. L'Etat est trop présent. L'initiative privée est peu présente. En plus, pour nous les gens d'affaires, pour obtenir un visa algérien, ce n'est vraiment pas une sinécure», affirme-t-il. Pour sa part, Marc Simon, P-DG de l'entreprise algérienne Vodasysteme, les entreprises algériennes doivent opérer en toute hâte une mise à niveau de leurs systèmes d'information. «L'Algérie accuse beaucoup de retard dans la gestion de la relation au client. Dans l'Etat actuel des choses, les PME algériennes ne peuvent en aucun cas faire face à une concurrence internationale car leurs systèmes d'information sont vieillots», avertit cet ancien cadre français d'un opérateur mobile algérien qui a créé sa propre entreprise en Algérie depuis 4 ans. Faisant preuve de beaucoup de détermination, son entreprise, qui compte 30 ingénieurs, est engagée dans d'importants projets. Pour preuve, elle est en train de réaliser la cartographie numérique de l'Algérie pour un système de géo-localisation. Pour cet exemple de réussite cité parmi tant d'autres, les mentalités doivent changer afin de réussir cette intégration à l'ère du tout technologique. Celles-ci aussi auraient besoin d'une réelle mise à niveau. A. S.