Photos : Riad Par Smaïl Boughazi Le ministre du Commerce Hachemi Djaaboub a, en réponse à une question sur une possible amnistie fiscale, tranché catégoriquement : «On est contre une amnistie fiscale», a-t-il affirmé, hier, en marge d'une journée de sensibilisation organisée au siège d'Algex à Alger. Cette mesure, qui a été soulevée déjà par les opérateurs économiques il y a quelques années, a refait surface, lundi dernier, lors d'une rencontre débat organisée par le Forum des chefs d'entreprise. Lors de cette réunion, Slim Othmani, le P-DG de Nouvelle conserverie algérienne (NCA) a proposé cette mesure dans l'objectif, pense-t-il, de freiner le marché informel mais également d'inciter les opérateurs activant dans l'informel à régulariser leur situation. Reda Hamiani, le président du FCE, qui ne cache pas qu'elle pourrait «irriter», la considère aussi comme «une mesure de relance économique». Issad Rebrab, patron de Cevital, qui participait également au débat, pense que l'amnistie fiscale n'est pas une solution puisqu'elle encouragera ces opérateurs qui activent dans l'illégalité. A ses yeux, ceux qui ont triché doivent payer. M. Boukhari, un autre opérateur, s'est dit contre cette mesure et la considère comme un appel à un blanchiment d'argent. Somme toute, les avis sont partagés mais la réponse du ministre est sans appel. La question de l'informel qui a occupé, d'ailleurs, une place de choix lors de la rencontre de lundi est sur toutes les lèvres ces derniers jours. Enclenché par le Forum des chefs d'entreprises, le débat sur la situation de l'économie nationale semble parti pour durer, en fait. De nombreuses questions ont été mises sur le tapis. Outre l'informel, la contrefaçon, l'impact de l'accord d'association avec l'UE, les importations en constante hausse etc.… sont les problématiques qui préoccupent, au demeurant, les opérateurs économiques, lesquels ne lésinent sur rien pour évaluer toutes les actions entreprises ces dernières années, que ce soit l'ouverture du marché ou les accords de libre-échange. M. Djaaboub considère ces questions comme des «dossiers sensibles». En réponse aux préoccupations et, peut-être, aux inquiétudes des patrons, lundi dernier, le ministre a promis des mesures. Il annonce deux rencontres qui seront organisées incessamment. La première réunira le ministre et les concessionnaires automobiles. Elle sera consacrée à la pièce de rechange contrefaite. Cette rencontre aura pour objectif principal, selon le représentant du gouvernement, de trouver les moyens appropriés pour freiner et mener «une guerre sans merci» aux importateurs de ces pièces. Le ministre a également annoncé une rencontre qui regroupera tout les acteurs économiques en vue de mettre un frein à l'informel. Sur cette question, il a précisé en marge de la rencontre que des «mesures gouvernementales» seront élaborées «pour endiguer définitivement ce phénomène». A ce sujet, les opérateurs sont unanimes. Estimant que c'est un mal qui ronge l'économie nationale, les opérateurs ont appelé à une concertation qui doit s'installer pour y mettre un frein. Dans l'étude confectionnée au sujet de l'informel, le FCE a évalué la part du secteur à 600 milliards de dinars. Un chiffre inquiétant, selon les opérateurs.