Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire font encore parler d'elles. Après les réactions du patronat au sujet des mesures contenues dans la LFC 2009, des parties étrangères se sont mises à critiquer ces mesures dictées par une conjoncture particulière. Et c'est ce qui a fait réagir le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub. Il a tenu à mettre les points sur les «i», à l'ouverture d'une rencontre avec les responsables de son secteur. Evoquant les déclarations du secrétaire d'Etat au Commerce, Hervé Novelli, lequel, en réponse à une question d'un député de l'Assemblée nationale française, a dit que les Algériens «font fausse route», M. Djaaboub n'a pas mâché ses mots. Il a déclaré que «Bouamama et El Mokrani, Fadhma Nsoumer et Zaatcha n'ont pas fait fausse route… les lois algériennes font partie intégrante de la souveraineté nationale». Devant les cadres de son ministère, le ministre a ajouté : «Au moment où nous attendions des excuses pour les massacres commis en Algérie, des parties viennent demander l'annulation de ces mesures.». Les propos de Djaaboub semblent être une réponse officielle à la position tenue par le responsable français, tout en expliquant que les lois d'un pays relèvent de sa souveraineté. Par ailleurs, le ministre du Commerce, qui a longuement évoqué la situation de son secteur, a parlé de l'informel, de la contrefaçon, des prix et du contrôle de la qualité.Evoquant la facture alimentaire de l'Algérie et la question des prix, le premier responsable du département du Commerce a indiqué que l'Etat pourrait devenir «un commerçant et un industriel». En ce sens que le gouvernement est en train de réfléchir à une possible création d'unités industrielles de sucre et d'huile. Et même, a-t-il souligné, les minoteries publiques pourraient être soutenues et ce, afin de mettre fin au monopole sur ces produits et de réduire les importations des produits alimentaires, dont les prix à l'international influent négativement sur la facture des importations. D'ailleurs, au sujet des prix, Djaaboub n'a pas ménagé certains écrits de la presse nationale qui s'alarment de la flambée des prix. Il a expliqué à ce propos qu'on ne peut pas fixer les prix et ils sont décidés par les fondamentaux du marché (l'offre et la demande). Cependant, a-t-il affirmé «l'Etat doit œuvrer à la stabilité et la baisse des prix» et, par ricochet, «protéger le pouvoir d'achat des citoyens». Le représentant du gouvernement reconnaît dans la foulée, que les services de contrôle de son ministère ne peuvent pas s'en prendre au marché informel et à l'anarchie qui règnent en maîtres dans les marchés hebdomadaires sans l'aide des autres parties concernées. Dans ce sillage, il a exhorté les directeurs locaux à plus de fermeté envers les commerçants véreux et lutter contre la contrefaçon, la spéculation et l'insalubrité dans les marchés. Sur ce point précis, M. Djaaboub dira qu'un décret a été publié et il sera appliqué sur le terrain. Pour ce qui concerne les importations, le ministre a indiqué que l'Algérie s'est engagée dans un programme d'investissement public colossal de 150 milliards de dollars. Donc, a-t-il souligné, l'on prévoit que la moitié de cette bagatelle aille à l'importation d'équipements. Djaaboub a également estimé que les importations de notre pays connaîtront à la fin de l'année en cours une baisse de 1 milliard de dollars, soit 39 milliards. Pour la liste négative des produits importés élaborée par l'Algérie, le ministre du Commerce a indiqué qu'elle sera soumise pour approbation au comité gouvernemental chargé des accords commerciaux, présidé par le Premier ministre, qui la transmettra à son tour à la Ligue arabe en vue de son adoption. La durée de l'interdiction de l'importation de ces produits sera discutée avec le reste des pays arabes, a expliqué le ministre, soulignant que l'élaboration de cette liste «est une mesure préventive temporaire qui permettra aux entreprises algériennes une meilleure mise à niveau afin de devenir plus compétitives». S. B. Prix du gaz et suppression d'une taxe anti-dumping de l'UE : Alger attend un écrit officiel Le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaaboub, a indiqué hier, en réponse à une question sur les prix du gaz pratiqués en Algérie et la position de l'Union européenne, que notre pays attend l'officialisation par l'UE de l'accord sur le prix du gaz auquel les deux parties sont parvenues dernièrement. «C'est un accord qui n'a pas encore été officialisé ; nous attendons cette officialisation par écrit de la part de l'UE», a déclaré le ministre en marge d'une rencontre avec les cadres du secteur du commerce. Pour rappel, l'Algérie a entamé, en 2007, des négociations avec l'UE sur la suppression d'une taxe anti-dumping de 13% imposée par les pays européens sur les engrais fabriqués par l'entreprise algérienne Fertial, sous prétexte que le prix de l'énergie «gaz» dans cette industrie était subventionné. Les deux parties, réunies deux fois à Bruxelles, pour trouver un terrain d'entente sur cette question sont parvenues dernièrement à un accord. M. Djaaboub a précisé à ce propos que le ministère concerné (Energie et Mines, ndlr) a fourni à la partie européenne des explications sur la composition du prix du gaz, qui ont démontré «que le prix du gaz [pratiqué en Algérie] couvre les frais de l'exploration, l'extraction, le transport, le stockage et dégage une marge bénéficiaire suffisante pour le réinvestissement». Les explications fournies à l'UE démontrent «qu'il n'y a ni soutien de la part de l'Etat au prix du gaz ni de subvention déguisée de l'Etat à la société Fertial», a-t-il dit. S. B. Les pièces de rechange contrefaites ne seront plus admises en Algérie Les pièces de rechange des véhicules non fabriquées dans leur pays d'origine ne seront plus admises en Algérie à partir du 2 novembre 2009. La décision a été annoncée hier par le ministre du commerce, M. El Hachemi Djaaboub lors d'une rencontre à Alger. Le ministre a indiqué qu'«aucune pièce de rechange ne sera admise en Algérie à partir du 2 novembre si elle n'est pas achetée dans son pays d'origine». M. Djaaboub a noté, toutefois, que cette mesure, visant à lutter contre l'importation de pièces détachées contrefaites, notamment de pays asiatiques, ne concerne pas les pièces de rechange fabriquées sous licence dans d'autres pays.Dans ce cas précis, les importateurs doivent exhiber un certificat attestant que les pièces en question ont été fabriquées sous une licence attribuée par la maison-mère a encore expliqué le ministre.La décision du blocage, par les services des Douanes, des marchandises qui ne répondront pas à ces normes est «ferme et sans appel», a tonné M. Djaaboub. Rappelons que 80% des pièces de rechange des véhicules sont importées de Chine, France, Italie et de Corée du Sud. Les importations auprès des pays arabes représentent 2% de ce marché et proviennent notamment de Tunisie, des Emirats arabes unis (EAU) et du Maroc. A signaler aussi qu'en 2008, les importations de pièces automobiles ont atteint un volume de 44 256 tonnes pour une valeur de 291 millions de dollars. Quant aux quantités de pièces saisies pour contrefaçon, elles sont de l'ordre de 1 316 tonnes pour une valeur de 5,7 millions de dollars en 2008. Les motifs de saisie ont été l'absence de la marque et le défaut d'étiquetage.