Chaque année, les accidents de la route font plus de 4 000 morts sur les routes d'Algérie. En dépit des campagnes de sensibilisation menées dans le but de stopper cette hécatombe ou, tout au moins, d'en atténuer l'étendue, force est de constater que ce phénomène va en augmentant. Selon les chirurgiens neurologues, les accidents survenus sur la voie publique entraînent, en grande partie, des traumatismes crâniens. Ceux qui ne décèdent pas sont exposés aux risques d'une invalidation permanente. Lors du dernier congrès de la Société de neurochirurgie de langue française organisé à Alger, la quasi-totalité des intervenants a été unanime pour dire que les traumatismes crâniens constituaient un grand problème en Algérie dans la mesure où ces derniers devenaient de plus en plus fréquents et graves. Dans ce cadre, on estime à 20 000 le nombre de nouveaux cas de traumatismes crâniens enregistrés en Algérie et qui sont dus en grande partie aux accidents de la circulation routière. Beaucoup d'intervenants lors de ce congrès ont, à la faveur des communications qu'ils ont données, insisté sur le volet lié au transfert du malade vers l'hôpital. Ils insisteront pour dire qu'en cas de non-respect d'un certain nombre de règles, l'état du malade risque de s'aggraver. La violence du choc, au moment de l'accident, provoque une lésion cérébrale primaire ou initiale. Le développement des lésions cérébrales secondaires aggrave l'état du patient pouvant même entraîner son décès. Si ce dernier ne survient pas, des conséquences irréversibles peuvent être constatées. Souvent (en voulant sans doute bien faire), d'aucuns procèdent à l'évacuation rapide des accidentés sans prendre en compte les mesures les plus élémentaires qu'impose pareille circonstance. C'est ainsi que l'aspect lié à la qualité du transfert est relégué au second plan. C'est ce qui engendre justement des complications (parfois irréversibles) chez la victime. Dans les pays développés, la combinaison de soins prodigués sur les lieux de l'accident par une équipe d'urgence médicalisée permet d'éviter bien de malheurs. L'hospitalisation immédiate, suivie d'examens radiologiques (scanner et IRM) a souvent permis de sauver la vie de nombreux traumatisés cérébraux, trouvés dans un état critique. Mieux, elle leur a même épargné des séquelles invalidantes. Mais il n'y a pas que la route qui est à incriminer. En effet, sur les chantiers, les accidents ne sont pas moins rares. Les échafaudages ne sont pas toujours solides et les ouvriers parfois non équipés de casque de protection. Même en Kabylie, lors de la cueillette des olives, beaucoup de cas de traumatismes crâniens ont été enregistrés suite à des chutes. C'est dire que les causes de cet état de fait sont nombreuses. Une plus grande sensibilisation des citoyens s'impose afin de réduire le risque de complication des traumatisés. Une fois ces derniers au niveau des hôpitaux, il est plus qu'important que leur prise en charge médicale soit à la hauteur. B. L.