De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La flambée récurrente des prix des matériaux de construction inquiète au plus haut point les opérateurs dans le secteur du bâtiment et de l'habitat. Le phénomène de la spéculation/flambée des prix semble s'installer dans la durée au grand dam d'un essor favorable dans le secteur du bâtiment. En effet, les perturbations à répétition dans le domaine des approvisionnements des marchés en matériaux de construction, notamment le ciment et le rond à béton sans compter les autres matériaux, non moins indispensables comme le sable et autres, sanctionnent les entreprises opérant dans le secteur. «Nous ne pouvons pas établir un plan de charge fiable avec de telles perturbations et imprévus. Du côté de l'OPGI, on nous impose des règlements rigoureux, sans compter le suivi des chantiers. Il nous est impossible de réévaluer les prix par la suite», s'insurge un entrepreneur dont l'affaire vient juste de démarrer. C'est à la lumière de ces problèmes et autres complications causées par la flambée des prix des matériaux de construction que la direction du commerce d'Oran veut démêler l'écheveau de cette affaire. Ainsi, elle a décidé l'ouverture d'une enquête sur les dysfonctionnements qui entachent le secteur. «Toutes les filières liées à la chaîne de production seront passées au crible», nous dit-on. Ainsi, la cimenterie de Zahana fera l'objet d'une inspection de la part des agents de la direction du commerce. Cela, bien que la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP) se dégage de toutes les anomalies constatées dans le secteur. En fait, du côté des responsables des holdings et des cimenteries, on affirme que «les prix pratiqués dans les usines et les cimenteries restent les mêmes depuis 1997, et que la chaîne de production ne connaît aucune perturbation». Pourtant, la crise est bien là. Le quintal de ciment a presque quadruplé pour atteindre 1 800 DA. Cela alors que le prix du sac de ciment sorti d'usine est évalué à 230 DA. Le même sac est cédé dans les activités de gros au niveau des dépôts à 300 DA l'unité. Ensuite, il est cédé à plus de 650 DA et parfois même à 700 DA chez les détaillants. C'est dire toute l'ampleur de la tâche qui attend les inspecteurs de la direction du commerce, qui devra prendre le taureau par les cornes si elle veut aboutir à des résultats fiables et remonter la filière.