De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'année 2009 a été celle des livraisons des projets lancés dans le cadre du plan quinquennal en Algérie. Une année où les entreprises de réalisation d'ouvrages et les entreprises du bâtiment ont mis en relief les difficultés relatives à l'approvisionnement de leurs chantiers en matériaux de construction. Mais la genèse du problème est à chercher en 2005 et bien avant même, à l'époque où les entreprises chinoises sont entrées en scène dans le pays et le lancement des grands chantiers du premier quinquennat présidentiel. C'est à partir de cette période que le secteur vit au rythme d'une conjoncture de tension et de perturbations dans l'approvisionnement en matériaux de construction. D'ailleurs, certains promoteurs avaient même pointé un doigt accusateur sur le privilège accordé aux entreprises étrangères et les grandes entreprises aux dépens des entreprises locales et celles du bâtiment. D'un autre côté, bien qu'ayant bénéficié de plan de modernisation et de réhabilitation, les cimenteries ont commencé, elles aussi, à faire des siennes et rajouter au climat de tension. Une situation qui a fait et qui continue de faire le bonheur de la spéculation. Des pannes récurrentes, des arrêts techniques et autres arrêts de maintenance qui touchent des usines de façon simultanée, provoquant une pénurie et une tension déconcertantes. Des situations qui avaient profité à des sociétés comme Orascom, qui cède le sac de ciment de 50 kg à 340 DA ou encore le marché parallèle qui voit prospérer ses affaires avec un prix de sac avoisinant les 500 DA actuellement et même davantage. En temps normal, les promoteurs immobiliers sont approvisionnés à hauteur de 1 500 tonnes par entreprise au maximum. L'approvisionnement se fait par étapes. Le promoteur doit au préalable disposer d'un dossier au sein de l'usine de son choix, s'il compte être approvisionné de manière régulière et sûre. Ce qui n'est pas toujours le cas dans les grandes usines de ciment à l'Ouest du pays. Les crédits immobiliers à taux réduits, un paradoxe L'une des grandes interrogations à laquelle est confrontée le futur bénéficiaire du crédit immobilier à taux de 1%, est sans doute la disponibilité du type de logement énoncé dans les conditions d'éligibilité bancaire exigées par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Un vrai paradoxe, puisqu'il n'existe pas de logements neufs réalisés et prêts à être attribués à l'échelle de toute la wilaya. Pour les professionnels, il faudra plus de deux années et demie pour que des logements, éligibles aux conditions du crédit à taux réduit, soient réalisés dans notre wilaya.A quoi sert une telle mesure, si elle n'apporte pas de solutions immédiates à des problèmes urgents ? Sur un autre registre, la formule des crédits immobiliers à taux réduits va-t-elle booster le secteur de l'habitat et du logement ? Selon les professionnels du bâtiment, la tension autour des matériaux de construction pourra s'accentuer avec le lancement de nouveaux programmes en vue de répondre à la demande. Cela en plus des 32 000 logements supplémentaires qui ont été affectés à la wilaya pour venir à bout de la crise de logement qui sévit de manière paradoxale dans cette wilaya. Les perturbations dans l'approvisionnement des chantiers en ciment et matériaux de construction ne manqueront pas. A moins que l'Etat continue sa politique d'importation qui n'a pas totalement inversé la tendance. Les aléas du marché ont amené certains promoteurs à adopter des démarches, pour le moins, anodines. Les chantiers s'adaptent à la donne jusqu'à accuser des retards incommensurables. Des chantiers qui tournent au ralenti ou carrément à l'arrêt pour d'autres, le temps que la disponibilité du sac de ciment se rétablisse. Un quiproquo insoutenable surtout si l'on sait que les chantiers en question, abritent des projets de logements semi promotionnels ou logements aidés. Entre-temps, les pouvoirs publics ont toujours recours à l'importation du ciment en vrac. Le port d'Oran a vu le transit de 145 000 tonnes de ciment durant la période de janvier à mai 2010, nous dit-on. Pour le seul mois de janvier 2010, une quantité de 23 000 tonnes de ciment a été importée. Alors qu'au mois de février, la quantité de ciment importée était de près de 19 000 tonnes. Au mois d'avril, une légère baisse au niveau de l'importation a été constatée avec moins de 22 000 tonnes par rapport à janvier. Le mois de mars aura été le plus important avec près de 36 000 tonnes. L'importation du fer n'a pas été en reste, avec près de 81 000 tonnes de fer, enregistrant une hausse à l'importation de 10,33%, apprend-on.