à la suite de leur réunion de deux jours à Rome, les pays membres du G8 ont conclu que le terrorisme international conserve une «capacité offensive significative» et que sa «radicalisation» cause «une préoccupation particulière». «L'analyse de la menace montre que les groupes terroristes internationaux maintiennent une capacité offensive significative et font preuve d'une importante souplesse d'organisation, adaptant leur structure aux différents contextes», relève le communiqué. «La capacité constante de radicalisation et de recrutement générée par le terrorisme international suscite une préoccupation particulière», ajoute le document. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice du G8 rappellent qu'en dépit «des efforts et des succès remportés par la communauté internationale» dans la lutte contre ce fléau, «le terrorisme représente encore une des menaces les plus graves contre la sécurité internationale». Dans ce contexte, «la coopération antiterroriste entre les pays du G8», l'Italie, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Canada, le Japon et la Russie, «est essentielle et il est important de continuer à la renforcer». «L'échange opérationnel d'informations sur les mouvements financiers des groupes terroristes est par exemple très important», a souligné le ministre italien de la Justice, Angelino Alfano, en présentant le document final. Le G8, qui aborde la problématique du terrorisme international du seul angle militaro-technique, fait fi et de façon manifeste des pendants politiques et géopolitiques de cette question. Certes, les extrémismes et les intégrismes de tous bords nourrissent le terrorisme et élargissent sa base sociale, mais sa matrice historique est incontestablement l'injustice dans les relations internationales et les déséquilibres flagrants entre les nations en termes de développement et de bien-être. Le Nord de la planète monopolise les richesses et les moyens d'y parvenir après avoir pillé le Sud pendant des siècles. La technologie, les sciences appliquées, les techniques sont l'apanage des pays du Nord qui en font des secrets stratégiques privant ainsi la majorité de l'humanité des bienfaits de ces connaissances qui pourraient la libérer de ses relents violents, des courants intégristes qui la traversent et des affrontements dits «civilisationnels». La lutte antiterroriste ne peut être menée sérieusement et efficacement sans une remise en cause de l'ordre mondial injuste, aussi bien au plan politique qu'au plan économique. L'insécurité mondiale est nourrie par la misère sociale et intellectuelle, par l'arriération dynamique et programmée de la majorité de l'humanité jetée en pâture à des sectes savamment entretenues et encouragées à semer la terreur. Si l'Occident a laissé Israël faire aussi bien en Palestine occupée qu'au Liban, comment peut-on reprocher à des musulmans de se radicaliser face au déni des droits nationaux des peuples ? A. G.