Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi De nombreux importateurs nationaux seraient de plus en plus intéressés à se rendre en Argentine et au Brésil pour s'y approvisionner en produits de ces deux pays sans passer par des intermédiaires européens. C'est ce que nous ont confirmé les responsables des pavillons argentin et brésilien présents à la 42ème Foire internationale d'Alger qui se tient au palais des Expositions des Pins Maritimes (Alger) du 30 au 4 juin. On apprendra aussi que l'ambassade d'Argentine à Alger enregistre ces derniers mois de plus en plus de demandes de visas d'entrée par les opérateurs nationaux désireux de se rendre au pays de la Pampa, notamment dans la région de Tucuman, un grand pôle agroalimentaire dont la réputation née de la qualité de ses viandes, de ses fruits et légumes a largement dépassé les frontières de ce pays. Cet engouement nouveau pour les produits agricoles argentins et brésiliens s'est vite traduit sur les étals du marché local puisque l'on constate ces derniers temps la présence de fruits argentins, surtout des pommes et des oranges, ainsi que des légumes secs. Venant ainsi concurrencer les mêmes produits de pays de l'Union européenne. Faut-il comprendre à travers cette initiative prise par des importateurs nationaux que ces derniers ont fini par comprendre qu'ils pouvaient se passer des circuits d'approvisionnement traditionnels, coupant ainsi l'herbe sous le pied aux fournisseurs européens, et se libérer également de leur joug. Une résolution tout à fait légitime compte tenu du fait qu'il serait préférable de s'approvisionner à la source que d'aller vers des intermédiaires. Autre phénomène que nous ont révélé nos interlocuteurs, des producteurs argentins, en visite en Algérie, ont découvert leurs produits commercialisés sous estampille européenne. C'est le cas notamment de poisson congelé et de crevettes d'origine argentine mais dont l'emballage porte la mention d'un autre pays. «C'est pourquoi ils ne trouvent aucun inconvénient à traiter directement avec des importateurs algériens», nous a indiqué un membre de la délégation argentine rencontré au stand de ce pays. Si jusqu'ici les importateurs algériens ont continué d'importer des produits argentins et brésiliens par le biais d'intermédiaires pour éviter de lourdes dépenses de fret, ils viennent certainement de se rendre compte que les marges bénéficiaires prélevées par ces derniers dépassent le coût de l'acheminement de la marchandise de ces pays vers les ports algériens. Rappelons au passage qu'il faut un minimum de 21 jours de transport maritime pour les expéditions de l'Argentine vers l'Algérie. Notons par ailleurs et dans ce même ordre d'idées que le volume des importations à partir de l'Argentine ne cesse de croître. Il s'est chiffré en 2008 à près de 1 million de dollars et, selon les services de l'ambassade d'Argentine à Alger, on peut s'attendre à ce que ce volume augmente à la fin de l'année 2009. En ce qui concerne les exportations brésiliennes vers l'Algérie, elles enregistrent, elles aussi, un net essor en volume et dans la diversification des produits expédiés, sortant ainsi des seules expéditions de viande bovine congelée. Rappelons, enfin, que l'Algérie a été, en 2008, la quatrième principale destination des exportations brésiliennes vers les pays arabes.