Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Depuis plus d'une année, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a mis en œuvre tout un programme de modernisation de ses produits d'assurances agricoles. Et dans ce sillage, la CNMA s'apprête dans les prochaines semaines à lancer de nouveaux produits destinés notamment aux filières dites stratégiques. Parallèlement, la caisse a décidé d'accorder 3% de réduction sur chaque nouveau produit d'assurance pour attirer le maximum d'agriculteurs, a fait savoir un des responsables. Elle a demandé aux exploitants de s'organiser dans des coopératives pour bénéficier de réductions et de bonifications, voire de ristournes sous forme de moyens de prévention contre les aléas climatiques. Selon M. Benhabiles, responsable chargé des assurances au niveau de la caisse, repris par l'APS, ces nouveaux produits visent à couvrir toutes les cultures stratégiques et par là même «protéger l'agriculteur et le rendre solvable vis-à-vis des banques», a expliqué ce responsable. Il a aussi indiqué que la mise en place de ces nouveaux produits d'assurances répond, entre autres, à quelques besoins. Il s'agit à titre d'exemple d'«éviter que les investissements consentis par l'agriculteur ne partent en fumée à cause d'un aléa climatique», selon le responsable de la CNMA. Il est utile de rappeler que c'est à la demande des pouvoirs publics, notamment après le lancement de la Politique du renouveau agricole et rural à la fin 2008, que la CNMA s'est engagée dans un processus de modernisation de ces produits d'assurance en vue d'être à la mesure des exigences du secteur et des agriculteurs. La première expérience a concerné la filière pomme de terre, avec un contrat multi-périls lancé en 2009, et qui a donné d'ailleurs «des résultats très importants», selon M. Benhabiles. Ce responsable a indiqué que 65% des superficies consacrées à la production d'arrière-saison ont été couvertes, notamment contre la grêle et le gel, qui ont causé d'ailleurs beaucoup de pertes lors de cette période, nécessitant une indemnisation de 21 millions de dinars. Toujours dans ce contexte, la CNMA a lancé également l'assurance multi-périls pour la tomate industrielle, au niveau des régions de forte production dans l'est du pays, alors qu'un nouveau produit appelé «assurance pertes au rendement» est en phase d'expérimentation. Des produits d'assurance multi-périls spécifiques à l'oléiculture et à la viticulture ont été également mis sur le marché, accompagnés de séances de vulgarisation au niveau des grandes régions connues pour ces cultures. M. Benhabiles a aussi annoncé, suite à la demande de l'Association nationale des apiculteurs, que la caisse a proposé un nouveau contrat d'assurance contre la perte de production du miel. Par ailleurs, la CNMA compte lancer l'assurance sécheresse lors de la prochaine campagne labours-semailles. Ce produit est en cours de validation et s'appliquera sur le terrain au niveau de 22 wilayas productrices de céréales, a indiqué M. Benhabiles. A propos du manque d'engouement de la part des agriculteurs pour les services d'assurance, ce responsable a reconnu que les contrats d'assurance pour les aléas climatiques «restent relativement chers». Le taux de souscription des agriculteurs aux polices d'assurance au niveau de la CNMA est passé de 5% en 2009 à près de 7% actuellement. Ce taux représente 18 000 exploitants, selon M. Benhabiles. C'est pour cela d'ailleurs qu'«on a demandé une subvention de la part des pouvoirs publics pour financer une partie de la prime d'assurance contre les catastrophes naturelles», a-t-il dit.