Photo: S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hanachi Il y a bien des années que la capitale de l'Est n'avait pas manifesté une telle joie dans ses artères et ses cités. De fait, femmes, hommes, moins jeunes, étaient en accolade, dimanche soir, au terme de cette rencontre. Le coup de sifflet de la délivrance a aussi retenti dans les aires constantinoises… Qui pouvait résister à un tel finish, celui de la «résurrection» de ce sport «chéri» en Algérie ? Les scènes d'allégresse vécues, dimanche soir, dans la capitale de l'Est nous ont renvoyés à un spectaculaire après-midi de l'année 1982 où les Fennecs avaient damé le pion à une certaine équipe d'Allemagne,maîtresse absolue, à l'époque, du sport roi par ses stars incontournables. Du moins, le contraste s'y apparentait sauf que l'adversaire était égyptien. Constantine était illuminée au coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain Daniel Bennet qui a officié cette empoignade entre les Fennecs et les Pharaons. C'est fou comme une rencontre de football peut créer, voire dégager une communion au sein d'une société minée par un quotidien difficile à vivre. Les Constantinois se sont donné rendez-vous à la Pyramide pour exprimer leur joie incessante et la poursuivre jusqu'à une heure tardive de la nuit. Des centaines de véhicules, voire des milliers empruntaient le boulevard Abane Ramdane en provenance des différentes banlieues. L'Algérie était en fête, L'Algérie était unie, en cette soirée de brise. Des familles entières scandaient le traditionnel «one two three, viva l'Algérie !». D'autres groupes munis de fumigènes n'ont pas trouvé mieux que d'émettre «Tlata ya Chehata», une façon de taquiner le coach égyptien apparemment dans de mauvais draps et qui digère mal cette pilule à trois doses ! Par contre, d'autres ont qualifié le sélectionneur national de «loup» pour avoir renversé la vapeur en seconde période et permis au onze national de dépasser la taille pharaonique. Ne pouvant contenir toute cette foule drapée de l'emblème national, la place a été régulée difficilement par le service d'ordre sans incident. En effet, la police est sortie de son antre au terme de la rencontre; elle prévoyait déjà cette ruée magnifique qui a animé la Citadelle. D'autant que les prémices de «la victoire» étaient données bien avant le coup d'envoi du match. Il y avait fusion entre supporters locaux. Point de différence entre les traditionnelles couleurs des clubs phares de la cité. En somme, une fiesta qui a exhumé la chaleur profonde de la population pour ce sport magique, magnifique et, de plus, rassembleur. Car, quand il s'agit de l'équipe nationale c'est tout un peuple qui exulte… Merci, les Verts !