Journées décisives pour les quelques centaines de milliers de lycéens qui affrontent depuis dimanche l'épreuve de vérité. Celle de prouver leur aptitude à accéder à l'université. C'est la dernière «cuvée» du système fondamental qui planche pour obtenir le fameux sésame, ce qui justifie, selon le ministre, la baisse du nombre de candidats par rapport à l'année dernière. L'épreuve est déterminante, l'enjeu est de taille. Des trois examens qui concluent chacun un palier de l'enseignement général, les épreuves du baccalauréat demeurent celles qu'on attend avec autant d'enthousiasme que d'appréhension. Non pas que les autres soient moins importants, puisque chacun d'entre eux démontre de la capacité des élèves à aller de l'avant. Mais celui clôturant la troisième année secondaire constitue un test décisif pour pouvoir emprunter le chemin de l'université. L'examen du bac reste un événement, l'obtention du fameux sésame qui sanctionne douze années d'enseignement général en constitue le sacre. L'attente sera certainement la plus longue dans la vie des candidats qui la vivront la peur au ventre, le jour J devra succéder à la «la nuit des longs couteaux» qu'abriteront les cybercafés. Sans vouloir toutefois saper le moral des prétendants au plus important diplôme de leur petite existence, un diplôme qu'ils tiennent à décrocher du premier coup, il faut dire qu'il n'est pas question d'exclusion en cas d'échec. Les recalés pourront, en effet, refaire l'année scolaire et repasser leur examen dans les lycées. Mauvaise prémonition, diront certains, mais l'échec côtoie toujours le succès. Il en est ainsi dans la vie. Nous n'en sommes pas encore là, et, pour l'heure, il faut espérer un important taux de réussite. Et, surtout, une orientation qui réponde au choix de chacun. Mais il n'est pas évident, une fois le bac obtenu, de voir son souhait exaucé avec une telle facilité. C'est d'ailleurs le parcours du combattant qui commence après l'annonce des résultats. Le nombre de places pédagogiques disponibles détermine l'affectation des nouveaux bacheliers, et celle-ci ne correspond pas toujours aux vœux mentionnés en priorité. Il est courant de voir les futurs étudiants protester contre une orientation en fonction d'un vœu figurant en dernière position. Protestations souvent vaines faute de places suffisantes, et déception au commencement d'un cursus universitaire où l'on est censé suivre la filière qu'on aime. Un argument non valable quand le passe-droit devient un moyen d'arriver à ses fins et de contourner le recours. Entre la rectitude et la certitude d'être affecté conformément à son vœu, le choix de certains est fait. Chaque année aussi, le problème de la capacité d'accueil des universités et des résidences universitaires se pose. La solution ne semble pas pour l'immédiat, en dépit des extensions et de l'augmentation du nombre de lits. R. M.