L'année scolaire s'achève par une consécration des efforts fournis aussi bien par les enseignants que par les élèves. L'examen de 6ème en constitue la première étape avec une particularité cette année. Celle de faire concourir les classes de 5ème année et celles de 6ème année primaire pour l'accès en première année moyenne. Conséquence d'une réforme menée à son terme, qui veut que le nouveau système mis en place cette année et l'ancien système dont c'est la dernière se chevauchent. Le nombre de candidats qui se rendent aujourd'hui dans les centres d'examen a plus que doublé. Ce sont, à l'échelle nationale, 1 322 599 élèves qui postulent aujourd'hui pour obtenir le sésame devant leur permettre d'accéder au collège, pour 740 383 l'année dernière, ce qui équivaut à un taux de 78,63%. La difficulté est de taille. Elle réside d'abord et surtout, en ce qui concerne les élèves de 6ème année primaire, admis d'office en première année moyenne et pour lesquels cet examen constitue une simple formalité, dans leur aptitude réelle à y accéder. Leur niveau scolaire leur permettra-t-il d'aborder le nouveau palier qui s'ouvre devant eux sans qu'ils aient été sanctionnés sur une vraie base ? Installer le nouveau système et évacuer l'ancien pour faire aboutir la réforme, voilà ce qui semble être la priorité. Quant au niveau, le tri se fera de lui-même durant la première année du collège. Le problème se pose ensuite quant au nombre d'infrastructures qui devront accueillir les nouveaux collégiens. M. Benbouzid a parlé de la réception de 420 CEM à la prochaine rentrée scolaire. Il reste à savoir si ces établissements seront tous livrés à cette échéance. Les chiffres donnés plus haut supposent la mise en place de tous les moyens humains et matériels en mesure d'y faire face. Mais au-delà des chiffres, il y a lieu de s'interroger, encore et toujours, sur le rôle de l'école d'aujourd'hui. Celle-ci a échoué là où celle d'hier a réussi, c'est-à-dire évoluer en symbiose avec la société. Elle en était le prolongement et un moyen d'enrichissement culturel et éducationnel. Un vivier pour toutes les expressions culturelles, le cinéma et le théâtre notamment. De réforme en réforme, l'école a réussi la prouesse de rompre avec la société. Devenant ainsi un lieu sans âme où l'on subit l'enseignement à l'état brut, sans aucun lien avec la réalité. Le système fondamental a été sans conteste le fossoyeur des anciennes valeurs, et le retour à l'ancien système doit nécessairement jeter les ponts pour des retrouvailles entre l'école algérienne et la société. R. M.