La saison est propice. Chaque année, l'été s'installe en même temps que les risques d'intoxications alimentaires. La sonnette d'alarme est tirée dès le début de la saison estivale, avec la même vigueur à chaque fois. Mais ces infections reviennent chaque année avec le même degré de nuisance. Cela ne veut pas dire que nous en sommes épargnés durant les autres saisons, mais les risques sont plus grands pendant les fortes chaleurs. Les bactéries trouvent un terrain plus favorable à leur développement et à leur propagation. Le manque d'hygiène en est indéniablement l'une des causes, aussi bien corporelle qu'environnementale. Beaucoup ne possèdent pas le réflexe de se laver les mains systématiquement après le contact avec un objet souillé. L'environnement immédiat est, lui aussi, négligé à tel point qu'il devient un milieu de culture pour tous les microbes. Des égouts qui éclatent et qui rejettent des eaux nauséabondes, des détritus amoncelés partout, jusqu'aux cadavres de chats et de rongeurs qu'on laisse se décomposer dans les quartiers et aux abords des immeubles. La responsabilité est partagée, entre les citoyens dépourvus de civisme et les autorités communales qui accomplissent leur tâche à moitié et qui ne se sentent pas interpellées par ce genre de situation. Quitte à faire courir des risques de maladies aux citoyens qu'on semble sanctionner de la sorte. L'hygiène, c'est aussi celle de la nourriture, aussi bien chez soi que dans les fast-foods. Certains (les femmes mais aussi des hommes car il en existe qui aiment mettre la main à la pâte dans leur cuisine) n'apportent pas toujours les soins qu'il faut aux éléments qui entrent dans leur marmite ou n'observent pas les règles de conservation des aliments. Le résultat est souvent une intoxication alimentaire générale. C'est également le cas de nombreux fast-foods où la santé des consommateurs passe en dernier, et dont l'unique souci est de faire du profit. Leurs cuisines sont de véritables dépotoirs où s'entassent viandes avariées, sauces et préparations douteuses. On ne peut pas dire que les clients n'en sont pas conscients. Les images montrées lors des campagnes de sensibilisation et dans les différentes émissions de télévision consacrées à ce sujet poussent à l'écœurement et soulèvent l'estomac. Mais apparemment sans impact sur les consommateurs. Ventre affamé n'a point d'oreilles. Les commerçants restent, eux aussi, indifférents à la sensibilisation. Des marchandises périssables exposées au soleil aux présentoirs et frigos éteints, les occasions de vendre des produits avariés sont nombreuses. Le salut devrait venir des services de répression des fraudes puisque seules les sanctions sont dissuasives. Encore faut-il que les interventions sur le terrain soient fréquentes et régulières. R. M.