Le secrétaire général du mouvement El Islah, Ahmed Benbadesslam, a été installé officiellement dans ses nouvelles fonctions jeudi lors d'une cérémonie en présence du secrétaire général sortant, Mohamed Djahid Younsi, des membres du bureau national et des bureaux de wilayas du mouvement. La passation de fonctions qui eut lieu a été l'occasion pour le nouveau secrétaire général de souligner l'alternance en haut de la pyramide des responsabilités au sein du mouvement, tel que consacré par les statuts du parti depuis le congrès d'El Harrach de 2007. Il s'est fixé pour objectif de perpétuer l'alternance pacifique, de l'élargir aux démembrements locaux du mouvement dans les wilayas, indiquant que la prochaine bataille sera celle de la consécration des libertés au sein de la société, en s'engageant à développer «un programme réaliste» à même d'attirer l'élite en Algérie et à orienter son discours vers les catégories vulnérables de la société et la jeunesse. L'orateur a annoncé son objectif de restructurer un parti fort au plan organique et de coordonner ses efforts avec les autres courants politiques en focalisant sur les points communs en tant qu'Algériens, afin, dit-il, d'«aboutir à une expérience apte à mettre l'Algérie au diapason des pays développés». Il s'est engagé à respecter les termes du document de coordination, en quatorze points, conclu à l'hôtel Essafir avec Ennahda. En marge de cette cérémonie, il s'est dit «ouvert à tous et prêt à jeter les passerelles avec tous le monde», y compris avec Djaballah qui, précise-t-il, «a le droit au retour» et est «libre dans ses options». Benabdesslam a en outre révélé que, la semaine dernière, un colloque des anciens combattants de 1967, qu'a abrité le siège du parti, a été conjointement animé par les mouvements El Islah et Ennahda. Il a en outre souligné que le mouvement se tiendra du côté des causes de la nation, en tant qu'Algérien, musulman et arabe, à travers la défense de ses causes, notamment la Palestine, réclamant le retour aux frontières de 1948. Il révélera que le mouvement s'attellera à mettre en place le programme du prochain semestre, qui sera discuté dans une prochaine réunion du bureau national, et fait état de la préparation de l'université du parti, qui aura lieu en juillet prochain avec la participation d'universitaires, en sus de la mise en place d'ateliers de formations pour les cadres et militants du parti. D'autre part, il devait écarter l'éventualité d'un congrès extraordinaire du mouvement, pour l'absence de raisons valables pour ce faire, en dépit de la vacance du poste de président suite à la démission de Mohamed Boulahia. «Le poste de président est symbolique et honorifique. Sa vacance n'a pas de conséquences sur les activités du mouvement», a-t-il ajouté.Pour sa part, Djahid Younsi, le secrétaire général sortant et candidat aux précédentes élections présidentielles, dont le bilan a été mis en relief par le sénateur Moussa Brihmi, a indiqué que «la choura et la démocratie doivent êtres pratiquées au sein des partis d'abord avant de vouloir les appliquer par le pouvoir». Il a estimé, dans ce sens, que l'absence de tradition d'alternance pacifique au sein de la classe politique algérienne est la cause de l'instabilité et la division interne que connaissent la majorité des partis. Et ce, avant de souligner un mot-clé, qui consiste au renouveau des comportements, des discours et des idées. A. R.