Mohamed Boulahia a été élu nouveau président du mouvement alors que Djahid Younsi a été désigné secrétaire général et Djamel Soualah, président du conseil consultatif. Gelé depuis 2004, sur instruction du ministère de l'Intérieur, le 1er congrès national du parti d'El Islah a été tenu, jeudi, à la salle des fêtes Sogens à El Harrach, par le mouvement des redresseurs. Ainsi, il a été décidé à l'issue de ce congrès qui a vu la participation de 2000 militants ainsi que le président du parti d'Ennahda, l'exclusion définitive de Abdallah Djaballah, Lakhdar Benkhellaf et de Abdelghafour Saâdi du parti. Aussi, Mohamed Boulahia a été élu nouveau président d'El Islah alors que Djahid Younsi a été désigné secrétaire général et Djamel Soualah, président du conseil consultatif (madjliss echoura). Dans le cadre du plan de travail du congrès, les «redresseurs» ont exigé «officiellement et juridiquement» du président d'El Islah, M.Abdallah Djaballah de présenter les deux rapports financier et disciplinaire du parti depuis 1999. «Nous exigeons, également, qu'il rende les biens du mouvement à la nouvelle direction issue du congrès». Précisant que le congrès a été organisé au nom du mouvement d'El Islah, M.Boulahia a indiqué qu'une invitation a été transmise à Djaballah pour qu'il participe à ce congrès «mais, il n'est pas venu. Et donc nous avons pris les mesures nécessaires». Sur cette question, M.Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique à El Islah, a expliqué que l'huissier de justice a remis la convocation à Djaballah, mercredi à 18 heures, alors que pour préparer les rapports en question, il lui faut au moins une semaine. «L'autorisation d'organiser ce congrès signe la mort du mouvement d'El Islah et son enterrement le 17 mai 2007», déplore-t-il. Sur les décisions finales prises à l'issue du congrès, M.Benkhellaf dira qu'elles «n'ont aucun sens puisqu'elles ont été prises par des gens déjà exclus du mouvement» tout en se démarquant de ce congrès qu'il qualifie de «scandaleux». Il rappelle qu'une réunion se tiendra, aujourd'hui, entre Djaballah et le ministre de l'Intérieur, M.Noureddine Yazid Zerhouni «et nous allons en débattre». En revanche, les redresseurs d'El Islah n'ont pas caché leur satisfaction quant à la tenue de ces assisses. «Aujourd'hui, le mouvement est sorti d'une crise qui a duré trois ans», a clamé M.Djamel Benabdessalem, porte-parole du parti. «Nous avons supporté les intimidations des personnes qui ont voulu semer la zizanie à l'intérieur du parti et, aujourd'hui, justice vous a été rendue par le ministère de l'Intérieur et vous avez récupéré votre mouvement», a-t-il lancé. Les institutions du parti issues du congrès constitutif de 1999 ont été réélues. Deux commissions ont été, également, constituées pour débattre et adopter le statut général et la déclaration de politique générale. Quant à la passation de pouvoir, elle se fera automatiquement, souligne M.Boulahia. «Nous allons régler cette question à l'amiable, mais si Djaballah refuse, nous allons prendre les mesures nécessaires», prévient-il. En indiquant que les portes du mouvement sont ouvertes à tous les militants. Il faut signaler que la quasi-majorité des institutions officielles d'El Islah censées être présentes au congrès comme souligné dans l'invitation, signée par M.Boulahia, notamment les membres du conseil consultatif, les membres du bureau national, les présidents des bureaux de wilaya et des bureaux consultatifs de wilaya, les membres du Parlement ainsi que les membres fondateurs ont été empêchés d'accéder à l'intérieur de la salle. Sur ce point, M.Boulahia a précisé que «nous sommes contre l'anarchie. De plus, les partisans de Djaballah n'ont pas présenté leurs listes de wilayas». «Nous resterons un parti de l'opposition mais nous sommes pour une opposition constructive», dit-il. Ainsi donc, la nouvelle direction d'El Islah se prépare à affronter les échéances électorales. «Les listes sont ouvertes à toutes les compétences», souligne le président du groupe parlementaire, Miloud Kadri. Quant à la participation du mouvement au gouvernement, il dira que «si les conditions nécessaires sont réunies, nous serons prêts à y participer».