De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Après une série d'activités organisées par la direction de la culture à l'occasion du Mois du patrimoine, le rôle de l'artiste et l'importance du patrimoine artistique dans l'éducation des générations ont été l'objet des interventions et des activités à la 3ème édition du colloque national sur le thème : «Le rôle de l'art et de l'artiste dans l'éducation des générations». Lancé lundi dernier, il prendra fin aujourd'hui au niveau de l'Institut régional de formation en musique de Bouira. Cette rencontre a été marquée par une ouverture en apothéose et a regroupé plusieurs wilayas. Des représentants d'instituts régionaux de formation musicale, des Ecoles de beaux-arts, des maisons d'édition, des théâtres régionaux, de l'Office national de la culture et de l'information, de la Bibliothèque nationale ont y également pris part. Ont contribué aussi les secteurs de l'éducation et de la culture, des spécialistes dans les arts plastiques, de la musique, du théâtre, de la poésie, de la psychologie et des sciences de l'éducation. Ils ont animé des conférences et encadré des ateliers de réflexion sur différents thèmes : l'éducation musicale, les arts dramatiques, les arts plastiques et, enfin, la littérature et la poésie. Pour la circonstance, M. Hasnaoui, le directeur de l'IRFM de Bouira, a indiqué que chaque atelier sortira avec des recommandations sur l'état des lieux et les démarches nouvelles à adopter pour promouvoir la sensibilité, l'esprit critique et la créativité, chez les enfants particulièrement, et l'ancrage de la culture artistique dans la société en général. Par ailleurs, en marge des travaux du colloque, le hall de l'Institut régional de formation en musique a été réservé aux exposants qui ont présenté leur œuvres en arts plastiques, entourant des stands contenant des instruments de musique. A proximité se trouve un atelier de fabrication d'instruments de musique ainsi qu'une exposition sur le livre pour enfants. Au niveau de la salle de cinéma Errich attenante à l'IRFM, plusieurs activités (soirées poétiques, présentations théâtrales, galas artistiques) ont été organisées, dans le but d'égayer le public. Les familles sont venues nombreuses pour savourer ce riche plateau préparé majestueusement par les étudiants de l'institut mais aussi et surtout par les élèves inscrits au niveau de l'IRFM. Ces derniers ont présenté durant trois jours des chorales, un ballet, des sketchs et des duos classiques interprétés par les élèves amateurs. L'orchestre de l'institut a interprété des chansons du patrimoine national ainsi que quelques classiques mondiaux et des chansons andalouses. On signale aussi la participation de l'Orchestre symphonique national, de la troupe théâtrale El Ichara de Mostaganem ou encore les troupes de Boumerdès, de Béchar, de Sétif et de Sidi Bel Abbès. Pour ce qui est des conférences, nous citons celles qui se rapportent au rôle de la musique dans l'éducation des enfants. «La musique n'adoucit pas uniquement les mœurs mais elle développe les capacités psychomotrices et auditives chez l'enfant», a déclaré un participant. Pour un autre, la connaissance du patrimoine musical d'une société est un élément qui peut contribuer à la sauvegarde de la personnalité et de l'identité nationale. Et d'ajouter que le patrimoine culturel algérien est tellement riche qu'il faut le promouvoir et le sauvegarder dans le sens de renforcer la cohésion entre les différentes régions. D'autre part, des interventions ont été données sur la création artistique et la société, le rôle et la place du théâtre dans l'éducation de l'enfant, en Algérie, ainsi que sur les arts plastiques. Les spécialistes ont considéré ces derniers comme une discipline qui doit être introduite et renforcée dans le cursus scolaire des enfants. De son côté, le responsable de l'IRFM a déclaré, en guise d'évaluation du rôle et de l'impact de son établissement depuis sa création, que la mission de son institut a été marquée par plusieurs étapes. Au cours de celles-ci, des compétences artistiques ont vu le jour et d'autres sont sorties de l'anonymat. «C'est devenu un centre de rayonnement culturel qui contribue à l'éducation artistique, esthétique et la formation musicale spécialisée», a-t-il dit. Par ailleurs, l'établissement a persévéré durant la tragédie nationale, où la pratique culturelle et artistique était déclarée interdite par les esprits obscurantistes, dans sa mission de promotion du patrimoine culturel. Il a participé à la redynamisation de la vie culturelle, par l'encouragement de la sensibilité esthétique, l'esprit critique et de création dans la société.