En Algérie, trois mille PME font faillite chaque année pour diverses raisons. Le chiffre de trop. Cette donnée statistique têtue a été avancée il y a quelques jours par un cadre du ministère de la PME/PMI et de l'Artisanat. Faut-il pour autant s'en inquiéter ? Tenue à l'écart pour longtemps, la petite et moyenne entreprise n'arrive toujours pas à se mettre à niveau, à rendre exportables ses produits. Elle évolue dans un contexte économique local auquel elle n'a pas été préparée. Des opportunités d'investissement lui échappent, elle est exclue des marchés. Le constat est connu de tous. Pourtant, l'entreprise algérienne de taille moyenne est en mesure de réaliser des dizaines de milliers de logements en matériaux locaux (BSC, siporex, brique rouge, pierre...), sans l'aide d'aucune technologie étrangère, pour peu que les pouvoirs publics lui ouvrent les marchés, en révisant le code des marchés n° 02/250, estiment certains chefs d'entreprise. La PME/PMI opérant dans le BTPH doit constituer la priorité des priorités, car elle incarne la santé du secteur privé dans le pays. Tout programme d'habitat et d'infrastructure doit être élaboré et réalisé avec les bâtisseurs nationaux, capables de relever les défis. Et les programmes de mise à niveau ? Beaucoup de choses ont été dites à ce sujet. La réalité est que les entreprises qui en ont bénéficié, pas plus que celles qui en ont été écartées, ne sont pas passées du tout au tout. Faut-il continuer cependant à s'apitoyer sur la situation d'un tissu de PME en crise ? Dans la nouvelle stratégie du gouvernement, il est attendu la création de deux cent mille PME dans différents domaines. Une stratégie expurgée, semble-t-il, des obstacles bureaucratiques qui empêchent le secteur des PME/PMI, en particulier, et toutes les entreprises nationales, de manière générale, de se développer. Le changement dans la gestion du secteur dépend du changement dans l'esprit de l'administration, dans les centres de décision et de gestion, disent souvent les patrons d'entreprise. Et ils ont raison. Que ce soit dans le BTPH, secteur où il y a une concentration, toute relative, des PME, dans les services ou l'agriculture, la petite entreprise est appelée à se redéployer, à se recentrer sur ce qu'elle sait faire le mieux. Y. S.